Le Devoir

Froome voit poindre la menace Aru

- JEAN MONTOIS à Plancher-les-Mines

Chris Froome, désormais installé aux commandes du Tour de France 2017, s’est découvert un sérieux adversaire en la personne du champion d’Italie Fabio Aru, vainqueur mercredi de la 5e étape à La Planche des Belles Filles.

«La seule petite erreur de la journée, c’est d’avoir laissé un

peu trop d’espace à Fabio Aru», a concédé le Britanniqu­e après avoir terminé l’étape en troisième position, à 20 secondes du grimpeur sarde.

Dès la première arrivée au sommet, le vainqueur sortant du Tour a toutefois renoué avec ses habitudes en récupérant le maillot jaune, une tenue qu’il a pris l’habitude de porter depuis la première de ses trois victoires dans le Tour en 2013.

En haut du «mur» final très raide (20%), Aru, qui a attaqué précisémen­t à 2232 mètres de la ligne, a précédé l’Irlandais Dan Martin de 16 secondes.

Froome a franchi la ligne dans le même temps que l’Australien Richie Porte, dont l’équipe BMC a assuré le contrôle de la course jusqu’à l’approche de l’ascension finale. Avec 4 secondes d’avance sur son dauphin de l’an passé, le Français Romain Bardet, se voit crédité d’une mention bien pour cette entrée en matière. Si les écarts sont restés limités dans l’ascension finale pentue (8,5 %) mais limitée à moins de 6 kilomètres, ils ont délivré en effet la photograph­ie des forces en présence… en début du Tour.

Quintana perdant

Le perdant du jour? Il a pour nom Nairo Quintana, le Colombien qui a pris la 9e place à 34 secondes d’Aru. Soit un débours plus important que celui de l’Espagnol Alberto Contador (26 secondes), distancé quelques instants avant le «Condor» mais auteur d’une meilleure fin de course.

Geraint Thomas, qui portait le maillot jaune au départ de Vittel, a été distancé à 1700 mètres de la ligne. Le Gallois, qui s’est bien défendu, a reculé du coup à la deuxième place du classement général, à 12 secondes de son coéquipier.

Dans cette étape surchauffé­e — plus de 30 degrés — l’échappée, lancée dès le départ, s’est présentée au pied de la montée finale avec un avantage réduit à moins d’une minute pour les deux derniers rescapés, les Belges Philippe Gilbert et Jan Bakelants.

Une montée convaincan­te

Sur les pentes de La Planche des Belles Filles, Aru s’est montré le plus convaincan­t. «Je ne connaissai­s pas la montée, a-t-il expliqué. J’ai regardé sur Internet les vidéos de Froome en 2012 et de Nibali en 2014. C’est en les voyant que j’ai décidé d’attaquer à moins de 3 kilomètres.»

Jusqu’à présent, le palmarès de la station de ski de la HauteSaône comportait les noms de coureurs qui ont gagné le Tour, soit quelques jours plus tard (Nibali en 2014) soit les années suivantes (Froome).

Qu’en sera-t-il d’Aru? Le Sarde, qui porte les couleurs de l’équipe kazakhe Astana depuis ses débuts (2012), dispute pour la deuxième fois le Tour (13e l’an passé). Il a dû modifier son programme 2017 axé initialeme­nt sur le Giro. Une blessure l’a contrait à renoncer à la 100e édition de la course rose qui partait de son île. Il s’est retourné alors vers le Tour de France qu’il aborde à 27 ans en forme de pointe sur la lancée de son succès dans le championna­t d’Italie.

Jeudi, le Tour redescend dans la plaine au cours de la 6e étape. Un sprint est attendu à l’arrivée, deux jours après les incidents qui ont marqué le final de Vittel et l’exclusion du champion du monde Peter Sagan.

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CHRISTOPHE ENA ASSOCIATED PRESS Fabio Aru a précédé l’Irlandais Dan Martin de 16 secondes.

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