Le Devoir

Kittel enclenche la quatrième dans la 10e étape

- JEAN MONTOIS à Bergerac

Supérieur aux autres sprinteurs, l’Allemand Marcel Kittel a remporté son quatrième succès depuis le départ du Tour de France, mardi à Bergerac, au terme de la 10e étape.

À deux jours des Pyrénées, le Britanniqu­e Chris Froome a gardé sa position tout en haut du classement après ce qu’il a qualifié de journée «plus tranquille, sans beaucoup de vent et sans stress». Il a égalé au passage Jacques Anquetil, champion de légende (5 Tours entre 1957 et 1964), pour le nombre de jours avec le maillot jaune.

Sur la ligne, l’écart de plusieurs longueurs qui a séparé Kittel de son compatriot­e John Degenkolb n’a laissé place cette fois à aucun doute. Rien à voir avec la marge incroyable­ment étroite de 0,0003 seconde qui lui avait donné la victoire, vendredi dernier, face au Norvégien Edvald Boasson Hagen.

13 victoires dans le Tour

Kittel a porté à 13 son total de victoires d’étape dans le Tour, le plus élevé pour un coureur allemand toutes génération­s confondues. Le record était détenu jusqu’à cette édition du Tour par Erik Zabel, la référence du sprint allemand qui a ramené à Paris six maillots verts entre 1996 et 2001.

Dans la course au maillot vert, Kittel a conforté sa position en tête. L’exclusion du champion du monde, le Slovaque Peter Sagan, qui en était l’immuable détenteur depuis 2012, puis l’abandon du champion de France Arnaud Démare lui ont ouvert la route. À condition de franchir la montagne et de rallier les Champs-Élysées.

L’Allemand de l’équipe Quick-Step a égalé le score de son coéquipier colombien Fernando Gaviria dans le Giro. Il a fait d’ores et déjà aussi bien qu’en 2013 et 2014, ses deux années les plus prolifique­s dans le Tour.

Paradoxale­ment, Kittel n’a pas été le plus rapide dans la ligne droite finale à Bergerac. L’Allemand a été chronométr­é à 69,26 km/h en vitesse de pointe. Le plus « vite » ? Le Néerlandai­s Dylan Groenewege­n, troisième, à 70,02 km/h.

Si Groenewege­n n’est que troisième de l’étape, la raison est double. Elle tient au placement de Kittel, autrement dit le «timing» du sprint pour produire son effort, et aussi à l’effet d’aspiration dont a bénéficié le Néerlandai­s pour se rapprocher de Degenkolb.

Il reste à Kittel d’autres occasions d’améliorer son bilan puisque quatre étapes sont encore à portée des sprinteurs (Pau, Romans-sur-Isère, Salonde-Provence, Paris). Surtout en l’absence de rivaux tels que Sagan et Démare, mais aussi le Britanniqu­e Mark Cavendish (chute et abandon lors de la 4e étape).

Un grand sprinteur

L’Allemand s’était déjà montré le plus rapide à Liège (2e étape), Troyes (6e étape) et Nuits-Saint-Georges (7e étape). «Je ne me suis jamais senti aussi bien et cela me donne une confiance supplément­aire », a assuré l’Allemand, tout sourire.

«C’est lui le plus fort au sprint sur ce Tour de France. Il en a remporté quatre sur cinq, il n’y a pas grand-chose à faire », a reconnu le Français Nacer Bouhanni, sixième de l’étape. Sans baisser les bras pour autant: «J’espère trouver l’ouverture. Pourquoi pas demain [mercredi] .»

Si l’on se fie à ce propos, le scénario vécu dans cette étape de 178 kilomètres mariant les couleurs du Périgord (blanc au départ, noir ensuite, pourpre à l’arrivée) pourrait se répéter. Au grand dam des deux aventurier­s du jour, deux néophytes du Tour, Yoann Offredo et le benjamin Elie Gesbert (22 ans), en tête mardi sur plus de 170 kilomètres.

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LIONEL BONAVENTUR­E AGENCE FRANCE-PRESSE Kittel (en vert ci-dessus) a porté à 13 son total de victoires d’étape dans le Tour, le plus élevé pour un coureur allemand toutes génération­s confondues.

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