Le Devoir

Femme forte

- PAUL CAUCHON

C’est Camille Paglia, la célèbre historienn­e du féminisme, qui fait cette étonnante déclaratio­n: « J’ai eu deux influences, Simone de Beauvoir et Barbra Streisand.» Dans ce documentai­re français, Paglia nous invite donc à jeter un regard plus large sur la carrière de cette pionnière, qui a préparé la voie à une nouvelle génération de femmes fortes, artistes et femmes d’affaires, de Madonna à Beyoncé… en passant par Céline Dion.

Le film raconte l’ascension de Barbra Streisand jusqu’en 1984. On puise largement dans son enfance pour expliquer le personnage: père manquant, décédé alors qu’elle avait à peine 15 mois, et mère «mal aimante» qui ne croit pas en elle. Émerge alors le portrait d’une véritable battante qui veut sortir des rues de Brooklyn et faire sa marque, dévorée par l’ambition, perfection­niste («je ne suis pas perfection­niste, je recherche l’excellence!» dit-elle), d’une énergie farouche, avec une voix extraordin­aire, dont la carrière va décoller comme une véritable fusée alors qu’elle à peine 20 ans. En dix ans, elle va tout réussir: chanteuse à succès, vedette de Broadway, comédienne caméléon qui en impose, elle exige le contrôle total sur sa musique, une première pour une femme, et au cinéma elle n’hésitera pas à imposer sa vision des rôles, quitte à froisser quelques ego. «Une véritable révolution»,

soutient Paglia, Streisand s’attaquant à l’image «de la potiche, de la blonde objet». Elle devient la star la mieux payée du monde. Mais «je ne suis pas une star, déclare-t-elle: je suis une travailleu­se acharnée [hard worker], et je veux être respectée pour ça». Barbra Streisand : naissance d’une diva TV5, samedi 22 h

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