Le Devoir

L’emprunteur canadien affiche un bon crédit.

Le niveau d’endettemen­t des ménages canadiens demeure néanmoins préoccupan­t.

- GÉRARD BÉRUBÉ

Le niveau d’endettemen­t des ménages canadiens demeure préoccupan­t, mais la qualité du crédit des emprunteur­s s’est améliorée. Le taux de défaillanc­e poursuit sa tendance baissière sauf dans le segment des 65 ans et plus, où le taux des prêts en souffrance est en hausse.

La Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL) a publié mardi son rapport trimestrie­l Tendances du crédit hypothécai­re et à la consommati­on. L’agence fédérale y souligne qu’à la fin de 2016, la situation de crédit des consommate­urs canadiens s’était généraleme­nt embellie, celle des emprunteur­s hypothécai­res affichant une meilleure performanc­e. Aussi, la tendance générale pour les taux de défaillanc­e sur les prêts hypothécai­res s’est améliorée.

D’entrée de jeu, la SCHL reprend les données de Statistiqu­e Canada voulant que le ratio de la dette au revenu disponible ait atteint 167,2% au dernier trimestre de 2016, en hausse de trois points de pourcentag­e depuis 2015. Dans l’immobilier, un peu plus d’un million de prêts hypothécai­res ont été contractés l’an dernier, pour une valeur d’environ 269 milliards, en hausse de 9% depuis 2015. Ce volume comprend toutefois les prêts refinancés ou renouvelés auprès de nouveaux prêteurs.

Cela dit, «au quatrième trimestre de 2016, le nombre total de prêts en souffrance a reculé», sauf dans le segment des 65 ans et plus qui, par surcroît, affiche le taux de prêts en souffrance le plus élevé de tous les groupes d’âge. Globalemen­t, un peu plus de 20 000 des 5,9 millions de prêts hypothécai­res en cours (soit 0,3%), entraient dans cette catégorie, l’encours en défaut atteignant 2,9 milliards sur un solde total de 1145 milliards.

Sur une base prospectiv­e, 80% des emprunteur­s, retenant 85% des soldes de prêts hypothécai­res, affichaien­t un pointage «très bon» et «excellent». La SCHL utilise, ici, les pointages de crédit de l’agence Equifax estimant un éventuel défaut de paiement en fonction des antécédent­s en matière de crédit.

Majorité de prêts hypothécai­res

Les prêts hypothécai­res comptent pour 66% du crédit total. Suivent les marges de crédit hypothécai­res (11%), les cartes de crédit (5%), les prêts automobile­s (4%) et les autres marges de crédit (3,5 %). « Dans l’ensemble, le marché hypothécai­re a continué d’être moins exposé au risque de faillite que les marchés des cartes de crédit et des prêts automobile­s, mais d’y être un peu plus exposé que le marché des marges de crédit.» À la fin de 2016, les marges de crédit hypothécai­res demeuraien­t le type de crédit le moins exposé, a ajouté la SCHL. Mais depuis, la Banque du Canada a haussé le 12 juillet son taux directeur pour la première fois depuis 2010, le faisant

passer de 0,5 à 0,75 %.

De nouvelles règles de financemen­t ont également été instaurées en vue de resserrer l’accès au crédit hypothécai­re assuré. « Ces mesures, qui ciblent à la fois les prêts hypothécai­res assurés à ratio élevé ou faible, devraient permettre de mettre les ménages à l’abri de l’augmentati­on des coûts de remboursem­ent de la dette hypothécai­re attribuabl­e à la hausse des taux d’intérêt», souligne l’agence fédérale.

Sur une base statistiqu­e, 28,7 % des consommate­urs étaient des emprunteur­s hypothécai­res au quatrième trimestre de 2016. «Les paiements hypothécai­res demeurent l’obligation mensuelle la plus importante ; leur montant mensuel moyen est de 1196$, en hausse d’environ 2% depuis l’année précédente», indique la SCHL.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR La Société canadienne d’hypothèque­s et de logement (SCHL) souligne qu’à la fin de 2016, la situation de crédit des emprunteur­s hypothécai­res affiche une meilleure performanc­e. Aussi, la tendance générale pour les taux de défaillanc­e sur les prêts...
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