Les inondations printanières retardent l’ouverture des plages dans la région montréalaise
Les importantes crues printanières et l’été pluvieux dans la grande région de Montréal n’auront pas été sans conséquence sur la saison de la baignade. Plusieurs plages ont dû reporter leur date d’ouverture, et quelques-unes demeurent même fermées en raison du niveau élevé des cours d’eau.
Jeudi, entre deux averses de pluie, les Longueuillois ont enfin pu profiter de leur plage sur l’île Charron. «On a mis les bouchées doubles pour trouver un aménagement adéquat et pouvoir accueillir les gens», affirme le porte-parole de Longueuil, Louis-Pascal Cyr.
L’eau gagnant du terrain sur les berges, du sable a été ajouté sur une partie du gazon pour « permettre aux gens de prendre un bain de soleil et de pique-niquer les pieds dans le sable». La portion de baignade a quant à elle été réduite sur sa largeur, pour s’adapter à l’état du fleuve.
Selon le porte-parole, le site devait initialement accueillir, pour sa deuxième saison, ses premiers baigneurs juste après la fête nationale, le 24 juin dernier. Mais le niveau «exceptionnellement élevé du fleuve Saint-Laurent » a entraîné le report de ce moment tant attendu de l’année. Après les inondations printanières, les vannes des barrages en Ontario ont été ouvertes pour «laisser souffler les sinistrés, mais ça a augmenté le niveau du fleuve», précise-t-il.
À l’heure actuelle, l’eau du lac Ontario est 70 centimètres au-dessus de la normale. «C’est la deuxième fois qu’on atteint un niveau si élevé depuis 1900 », note M. Cyr.
D’autres plages ont quant à elles pu ouvrir en juin, notamment celles du CapSaint-Jacques et du parc Jean-Drapeau.
Des plages en attente
De l’autre côté du lac SaintLouis, la situation est moins encourageante. À Salaberryde-Valleyfield, les baigneurs devront prendre leur mal en patience avant de profiter de la plage du parc régional des Îles-de-Saint-Timothée.
La Ville maintient son avis de ne pas se baigner dans le bassin ni même de naviguer sur les eaux à bord d’une embarcation à rames ou à moteur.
Elle surveille aussi de près le lac Ontario, espérant que son niveau baissera rapidement dans les prochaines semaines. Mais l’espoir est mince : «Selon les dernières nouvelles hier, Hydro-Québec prévoit qu’on pourra ouvrir [la plage] dans la première ou deuxième semaine d’août, en fonction de la descente du lac Ontario. Ça dépend aussi du débit des pluies qu’on pourrait recevoir », explique le directeur du Service récréatif et communautaire de Salaberryde-Valleyfield, René Monette.
C’est surtout le courant qui inquiète l’administration. «Contrairement à Longueuil, où la plage est dans une anse, nous, on est près des courants majeurs, ça pourrait être dangereux. Les gens pourraient se noyer », prévient M. Monette.
L’impact de cette fermeture sur le budget de la Ville l’inquiète aussi.
«Bon an mal an, la plage reçoit en moyenne 40 000 personnes chaque année, ça génère des recettes d’environ 250 000dollars. On a décidé de maintenir les emplois des jeunes souvent au cégep, ce qui représente une dépense nette à prévoir. »
Plus au nord, la montée des eaux du lac des Deux Montagnes force aussi la fermeture de la plage de l’île Bizard jusqu’à nouvel ordre. La plage d’Oka a pour sa part ouvert à temps pour la chaude saison, mais sa superficie a diminué.