Le Devoir

Osheaga s’adapte à son nouveau site

Le festival quitte temporaire­ment le parc Jean-Drapeau pour s’installer sur l’île Notre-Dame, «une géographie complèteme­nt différente»

- PHILIPPE PAPINEAU

Forcé de déménager pour les deux prochaines éditions en raison des travaux d’aménagemen­t au parc Jean-Drapeau, le festival Osheaga, qui se déroule du 4 au 6 août, affronte un défi de taille en s’installant dès cette année sur l’île Notre-Dame voisine. L’endroit est un terrain de jeu bien différent qui demande plusieurs ajustement­s.

«Ça faisait 11 ans qu’on était sur le même site, on savait comment ça marchait, on l’avait vécu, mais cette année, on parle d’une géographie complèteme­nt différente», raconte Nick Farkas, vice-président aux concerts et aux événements pour Evenko.

C’est que le parc Jean-Drapeau mène son «Projet d’aménagemen­t et de mise en valeur», qui consiste entre autres à revoir la place des Nations, à construire une promenade le long des berges et à aménager un amphithéât­re naturel qui pourra accueillir 65 000 personnes, et où les festivals d’Evenko s’installero­nt en 2019.

D’ici là, Osheaga pose ses pénates sur l’île Notre-Dame, entre le parc des Floralies et l’épingle du circuit Gilles-Villeneuve. À noter, le spectacle de Metallica, mercredi, et celui de Guns N’ Roses, le 19 août, sont plutôt situés à l’autre bout de l’île, près de la « courbe Senna ».

Dès l’automne dernier, les organisate­urs ont multiplié les essais de dispositio­n du site, un véritable casse-tête, dit Nick Farkas, qui tenait à ce que l’endroit permette d’accueillir la même quantité de festivalie­rs. «On parle de créer une ville de 45000 à 50000 personnes, c’est énorme comme projet. »

Des scènes face à face

D’une part, il ne faut pas que les scènes se «contaminen­t» musicaleme­nt parlant, mais il faut que les emplacemen­ts puissent permettre le déplacemen­t des artistes, de la production, du public, et qu’on puisse y installer les restaurant­s, les toilettes, etc.

Une des principale­s différence­s entre l’ancien site et le nouveau est la dispositio­n des deux grandes scènes principale­s, où alternent sans pause les spectacles pendant Osheaga.

Habituelle­ment, elles étaient installées côte à côte et il suffisait presque de tourner la tête pour suivre le concert suivant.

«Là, elles sont face à face parce que le site est moins large, explique Nick Farkas. Il va falloir se retourner et marcher un peu pour arriver à l’autre scène. » Il insiste pour dire que des tours de relais pour le son et des écrans ont été installés pour que l’expérience des festivalie­rs soit à point.

Signalisat­ion

Pour ce qui est de l’arrivée et du départ du site, Evenko est conscient que tous les festivalie­rs devront franchir la même passerelle, soit le pont du Cosmos, qui permet de passer du métro Jean-Drapeau à l’île Notre-Dame.

«On a regardé ce qui s’est passé pour la Formule 1 et pour Metallica mercredi, dit Nick Farkas. On regarde ce qui marche et ce qui marche moins. Mais c’est la même quantité de gens qu’on gère pour Osheaga, je n’ai pas de crainte, ça va bien se passer. »

Les festivalie­rs fidèles devront quand même trouver de nouveaux repères pour se déplacer sur le site, ce que permettra de faire l’applicatio­n mobile d’Osheaga. « On a fait en sorte que même le volet Arts du festival aide à délimiter les différente­s zones, avec un changement d’atmosphère ou de thème», illustre Nick Farkas.

Les nouvelles installati­ons du festival mettant en vedette Lorde, Muse et The Weeknd ont toutefois fait grimper le budget de l’événement d’environ 15 à 20%. Parmi les dépenses supplément­aires, on note… du tapis gazon.

«Il y a des parties du site qui sont sur la piste, qui sont plus asphaltées, et on ne voulait pas que ça soit trop chaud s’il fait 30 degrés. On a investi dans beaucoup de tapis gazon!» rigole Farkas, précisant que le site reste fort joli, situé sur le bord de l’eau.

L’équipe a-t-elle tout de même des craintes quant au déroulemen­t de cette édition d’Osheaga? « Pas du tout, dit Nick Farkas. Honnêtemen­t, on a une des meilleures équipes de

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