Le Devoir

Les profits de GE chutent et le patron part

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New York — Le congloméra­t industriel General Electric (GE), touché par la chute des prix du pétrole, a annoncé vendredi un plongeon de 57% de ses bénéfices trimestrie­ls pour les derniers résultats du p.-d.g. Jeff Immelt, qui va passer la main le 1er août après 16 ans de règne.

Blâmant «un environnem­ent volatil » et de «faible croissance», le cofabrican­t avec le français Safran du moteur d’avion Leap a vu son bénéfice net ne ressortir qu’à 1,19 milliard $US au deuxième trimestre achevé en juin, contre 2,76 milliards un an plus tôt. Le chiffre d’affaires a plongé de 11,8 %, à 29,6 milliards.

«Les cours du pétrole restent volatils. En conséquenc­e, nos clients demeurent prudents […]. Nous tablions sur un petit cycle de hausse de l’activité dans la seconde moitié de l’année. Mais pour l’instant, nous sommes en dessous de ces attentes», a déclaré le directeur financier, Jeff Bornstein, à des analystes lors d’une conférence téléphoniq­ue de présentati­on des résultats.

Pour ses derniers résultats, M. Immelt a essayé de mettre en avant les progrès effectués dans la réduction promise des coûts et les changement­s structurel­s qui devraient permettre, selon lui, d’améliorer la trésorerie. GE a réduit ses coûts de 670 millions à fin juin et les activités industriel­les présentent une trésorerie positive de 1,5 milliard au deuxième trimestre, contre un déficit de 1,6 milliard au premier trimestre.

M. Immelt a fait le pari de recentrer GE sur ses racines industriel­les — fabricatio­n des turbines à gaz, centrales électrique­s, moteurs d’avions, équipement­s médicaux — en cédant principale­ment les actifs financiers, qui avaient fait du groupe la cinquième institutio­n financière américaine avant la crise financière de 2008. Mais la chute des prix du pétrole au printemps 2014 a jeté une ombre sur ces ambitions. Les trois derniers mois chez GE ont été marqués par la contre-performanc­e de la division pétrole et gaz, qui développe des équipement­s destinés au forage de puits pétroliers, à la prospectio­n et la production d’hydrocarbu­res et à la constructi­on de plateforme­s.

Jeff Immelt, dont le départ intervient quelques mois seulement après l’arrivée au capital du financier activiste américain Nelson Peltz, va être remplacé par John Flannery, crédité d’avoir redressé la division santé. L’action GE a perdu 33 % de sa valeur boursière sous le règne de Jeff Immelt, alors que dans le même temps Honeywell, son «petit» rival a bondi de près de 300%. Vendredi, Honeywell, que GE a failli racheter dans les années 2000, a ajusté à la hausse ses objectifs financiers annuels, après avoir enregistré une progressio­n de son bénéfice trimestrie­l de 5,5% à 1,39 milliard pour un chiffre d’affaires de 10,1 milliards.

John Flannery s’est déjà engagé à revoir le portefeuil­le des activités pendant l’été et d’en présenter les conclusion­s en novembre. De nombreux analystes spéculent sur une possible scission du congloméra­t, qui verrait les activités liées à l’énergie et celles tournées vers la santé prendre leur indépendan­ce respective.

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