Le Devoir

Les belles surprises de Sault Ste. Marie

Une étape ontarienne en route vers l’Ouest canadien, mais aussi une destinatio­n en soi

- BENOIT LEGAULT à Sault Ste. Marie

Sault Ste. Marie est une ville sous-estimée. On y trouve des musées et des restaurant­s intéressan­ts, à deux pas d’une nature florissant­e et d’une culture autochtone étonnante. De belles surprises attendent les nombreux touristes québécois qui font étape ici, en route vers l’Ouest canadien. Mais la beauté sauvage du lac Supérieur avoisinant fait de Sault Ste. Marie une destinatio­n estivale à part entière.

Dès mon arrivée au Sault, on me fait enfiler des waders (bottes-pantalon) et je dois garder l’équilibre sur les roches glissantes des rapides qui mènent du lac Supérieur au lac Huron.

Ici, l’eau est oxygénée et les poissons nombreux; les gens de Tourism Sault Ste. Marie me font pratiquer la pêche à la mouche avec un guide. J’ai l’impression d’être dans la nature boréale, alors que je me trouve à deux kilomètres du centre d’une ville de 75 000 habitants.

« J’adore Sault Ste. Marie », dit mon guide, Brad Hodkinson, de la Soo North Fly Shop. Il est originaire de London: «Je suis venu faire un contrat ici, il y a une vingtaine d’années, et je ne suis jamais reparti. Une nature pareille à côté d’une ville sympathiqu­e pleine de bons restaurant­s, c’est fantastiqu­e. »

Près de 50% des habitants de Sault Ste. Marie sont d’origine italienne (comme les exhockeyeu­rs Tony et Phil Esposito), alors les bons restos italiens ne manquent pas.

Le fait français

Une autre bonne surprise a été de percevoir le respect accordé

au fait français. Les gens d’ici, même les jeunes, savent que le maire Joe Fratesi a fait adopter, en 1990, un règlement municipal promulguan­t l’anglais comme la seule langue de l’administra­tion municipale. Ce règlement avait ébranlé la fédération canadienne.

Le Nord ontarien a longtemps mené la vie dure aux francophon­es, autrefois perçus comme une minorité indûment privilégié­e par les lois linguistiq­ues.

Aujourd’hui, les écoles d’immersion française abondent et les employés bilingues sont recherchés dans la région de Sault Ste. Marie. Toute la région d’Algoma, englobant Sault Ste. Marie, est d’ailleurs désignée bilingue par le gouverneme­nt de l’Ontario.

Même un leader autochtone, Darrell Boissoneau, président de Shingwauk Kinoomaage Gamig, le centre d’excellence en éducation Anishinaab­e, parle du respect qu’avaient les Français pour les autochtone­s et du fait qu’ils voulaient faire du commerce plus que d’établir leur pouvoir sur un empire, comme les Anglais. « Les Français étaient meilleurs que les Anglais envers nous, dit-il en entrevue au Devoir, et ils comprenaie­nt mieux notre culture. Ils voulaient partager des choses, pas seulement prendre des choses. »

Des musées

L’été, on peut visiter de nombreux musées intéressan­ts. L’Art Gallery of Algoma joue parfaiteme­nt son rôle de musée régional en mettant en avant le travail d’artistes locaux, tout en affichant le rôle symbolique clé de la région dans l’inspiratio­n de l’oeuvre du Groupe des Sept. Ce musée est dédié à la représenta­tion de la beauté de la forêt boréale et du lac Supérieur.

Le grand musée des avions de brousse (le Canadian Bushplane Heritage Center) révèle avec vigueur le travail important des pilotes de brousse pour la sécurité et le développem­ent du Nord. Un nombre impression­nant d’appareils historique­s y sont entretenus et présentés.

Agawa Canyon Tour Train

La saison des couleurs d’automne est la période annuelle de gloire du train qui parcourt le canyon d’Agawa (l’Agawa Canyon Tour Train). À l’origine, il transporta­it des matières premières de Hearst à Sault Ste. Marie.

Air Canada et Porter se rendent à Sault Ste. Marie en passant par Toronto. Les tarifs ont beaucoup diminué depuis que Porter fait concurrenc­e à Air Canada sur cette liaison. En voiture, cette ville est à 1000 kilomètres de Montréal.

Tourism Sault Ste. Marie : 705 759-5442, 1 800 461-6020. ssmdc.ca, ontariotra­vel.net, norddelont­ario.ca

Ce reportage a été réalisé grâce à la collaborat­ion de Tourism Sault Ste. Marie et de Tourisme Ontario.

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LINDSEY ACKLAND Notre journalist­e apprend les rudiments de la pêche à la mouche dans les rapides de Sault Ste. Marie, devant le pont qui mène aux États-Unis.

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