Le Devoir

Petronas abandonne son projet de gaz liquéfié dans l’Ouest canadien

Sa rentabilit­é serait compromise par la chute des prix de l’énergie depuis trois ans

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La pétrolière malaisienn­e Petronas a annoncé mardi l’abandon de son projet géant de constructi­on de deux terminaux pour exporter du gaz liquéfié à partir de la côte ouest du Canada, un projet décrié et longtemps combattu par les écologiste­s et les autochtone­s.

Le projet de constructi­on d’un gazoduc et de deux terminaux de gaz liquéfié sur une île au nord de la province de la Colombie-Britanniqu­e, une zone privilégié­e pour l’habitat du saumon et proche d’une immense réserve naturelle, avait été approuvé par le gouverneme­nt canadien en septembre dernier après des mois de controvers­e.

Rentabilit­é compromise

Petronas et ses partenaire­s dans la coentrepri­se North Montney ont décidé de ne pas aller plus avant avec un projet dont la rentabilit­é serait compromise par la chute des prix de l’énergie depuis trois ans.

«Nous sommes déçus que l’environnem­ent très difficile en raison des prix durablemen­t déprimés et des changement­s sur le marché de l’énergie nous poussent à cette décision» d’abandonner le projet Pacific NorthWest LNG, a indiqué son p.-d.g., Anuar Taib, dans un communiqué.

Le projet Pacific NorthWest LNG portait sur la constructi­on sur l’île de Lelu, près de Prince Rupert (1200km au nord de Vancouver), de deux terminaux de liquéfacti­on de gaz, d’une capacité de 6 millions de tonnes par an chacun. Pour alimenter ces terminaux, l’opérateur d’oléoducs TransCanad­a devait construire une conduite sur 900km, depuis Hudson’s Hope (400km au nord de Prince George) et l’île de Lelu.

Le projet dans son ensemble avait été évalué à 36 milliards de dollars canadiens, dont près de la moitié pour les deux terminaux gaziers, et le feu vert du gouverneme­nt de Justin Trudeau avait déclenché la colère des écologiste­s et des Premières Nations, dont des réserves étaient touchées par ces terminaux et l’oléoduc.

Les producteur­s canadiens comptaient sur ce débouché et le premier ministre Justin Trudeau avait justifié sa décision par la nécessité de mener de front la croissance économique et la politique de l’environnem­ent.

Le projet dans son ensemble avait été évalué à 36 milliards de dollars

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ROBIN ROWLAND LA PRESSE CANADIENNE Pour le projet de Petronas, la pétrolière TransCanad­a devait construire une conduite sur 900 km, depuis Hudson’s Hope et l’île de Lelu (ci-dessus).

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