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Le tiers des couples de même sexe au Canada était marié en 2016, et environ un couple sur huit avait des enfants à la maison, montrent les données du recensement dévoilées mercredi par Statistique Canada.
Le nombre de couples de même sexe a considérablement augmenté au pays depuis que l’agence fédérale a commencé à les dénombrer pour une première fois en 2001. On en comptait alors 34 205.
Dix ans plus tard, au dernier recensement de 2011, le nombre de déclarations a explosé pour atteindre 64 575 couples de même sexe. Le chiffre est passé à 72 880 pour 2016, ce qui constitue un bond assez important de 12,9%.
Une grande majorité des couples hétérosexuels du Canada (48 510) vivent en union libre, une option qui gagne en popularité partout au Canada, tandis que le tiers des autres couples (24 370) se sont dit « oui ».
La minorité de ces couples mariés réside au Québec. « Le pourcentage de couples de même sexe mariés est le plus faible au Canada», indique en entrevue Laurent Martel, directeur de la division de la démographie chez Statistique Canada.
Les enfants
Un nombre croissant de couples canadiens de même sexe vit par ailleurs avec des enfants: ils sont désormais environ un sur huit, soit 12%, à avoir des enfants biologiques ou adoptés à la maison.
Le nombre de couples avec enfants composés de femmes surpasse largement ceux composés d’hommes: ils représentent quatre cinquièmes des 8770 couples avec enfants, un ratio demeuré stable depuis le recensement de 2001.
Les couples de même sexe, mariés et en union libre, représentaient en 2016 0,9% de l’ensemble des couples au Canada — soit davantage qu’en Allemagne (0,5% en 2015), mais moins qu’au sud de la frontière (1,4% en 2015).
Au cours de la période entre 2006 et 2016, leur nombre a augmenté de 60,7%. À titre comparatif, le nombre de couples hétérosexuels a augmenté de 9,6% pendant la même période.
La statistique s’explique notamment par la croissance démographique au pays.
« Les données du recensement diffusées antérieurement nous ont montré que la croissance démographique au Canada est la plus importante des pays du G7. C’est donc normal qu’on dénombre un peu plus de couples du même sexe», expose M. Martel.
Le «recensement ne permet pas d’établir un lien de causalité », mais on pense « que les gens n’hésitent plus à se déclarer vivant dans un couple de même sexe», la chose étant devenue «plus acceptée socialement » depuis la légalisation du mariage gai, en 2005, dit-il.
« Ça contribue probablement à la croissance» des déclarations, suggère Laurent Martel.