Le Devoir

Les responsabl­es du projet écartent l’option d’une poursuite judiciaire

- AMÉLI PINEDA

Pour s’éviter un processus judiciaire long et coûteux, le comité responsabl­e du projet de cimetière musulman croit qu’il est préférable de ne pas intenter de poursuite contre la Ville de Saint-Apollinair­e, mais plutôt de lancer un appel à tous pour trouver un nouveau terrain.

«Nous avons eu plusieurs discussion­s et, même si plusieurs avocats nous ont dit que nous avions des chances de gagner, on croit qu’il est préférable de tourner la page et de ne pas judiciaris­er le dossier», explique Mohamed Kesri, responsabl­e du projet et secrétaire du Centre culturel islamique de Québec (CCIQ).

Le projet du CCIQ visait à construire un cimetière musulman sur la rue Laurier, à côté d’un site funéraire multiconfe­ssionnel déjà existant près de l’autoroute 20.

Il a été rejeté lors d’un référendum auquel seuls les voisins immédiats du projet, soit 49 des 6000 habitants de la municipali­té, pouvaient se prononcer.

Dix-neuf des trente-six électeurs qui se sont présentés au scrutin ont voté contre le projet, plongeant la municipali­té au coeur d’un délicat débat.

«On aurait aimé montrer à cette minorité qu’ils étaient dans l’erreur, mais à vrai dire, après toute cette saga, Saint-Apollinair­e ne nous intéresse plus vraiment », indique M. Kesri.

La décision finale sur une éventuelle poursuite judiciaire reviendra toutefois au conseil d’administra­tion du CCIQ. Le comité du projet lui a présenté ses recommanda­tions et s’attend à ce qu’elle soit prise d’ici vendredi.

Le maire de Saint-Apollinair­e, Bernard Ouellet, qui n’avait pas caché sa déception des résultats du référendum, avait aussi déclaré vouloir passer à autre chose.

Nouveau projet

L’échec subi à Saint-Apollinair­e n’a toutefois pas refroidi la communauté musulmane, assure M. Kesri, qui demande aux propriétai­res de terrains dont le zonage permet la constructi­on d’un cimetière de le contacter.

«Nous ne voulons pas revivre de référendum, même si nous savons qu’en réalité la majorité des Québécois nous soutient. On souhaite trouver un terrain où le zonage permet déjà le projet», souligne M. Kesri.

Il espère trouver le terrain convoité dans un rayon de 50 km de Québec.

«Il n’y en a pas beaucoup, mais il y en a, assure-t-il. J’ai déjà reçu plusieurs appels et j’ai vraiment espoir qu’une solution se présente rapidement.»

Il se dit d’autant plus confiant que même le premier ministre québécois, Philippe Couillard, a dit vouloir faire partie de la solution.

«Ce que je vois maintenant, c’est la nécessité pour notre gouverneme­nt de nous impliquer pour trouver une solution, avaitil dit au lendemain du référendum. Les gens ont le droit — franchemen­t, c’est fondamenta­l — d’enterrer leurs morts.»

Newspapers in French

Newspapers from Canada