Trop de réglementation n’est pas la solution
MM. Chatigny, Héroux, Larose et Tremblay,
Bien que vous ne l’avouiez pas, ce à quoi vous appelez est une transformation complète de notre société et de son économie («L’indécente valse des millions dans le sport», Le Devoir, 31 juillet 2017). Pour quoi, je ne le sais trop, mais je crains que le dirigisme et la réglementation à outrance n’en soient des caractéristiques que trop ordinaires. Tant que nous vivrons dans une économie capitaliste (même pas nécessairement «sauvage», comme vous le dites), les gens auront le droit de vendre leurs services au plus offrant, que ce soit un employeur plutôt qu’un autre ou une équipe plutôt qu’une autre. Dans les secteurs qui génèrent beaucoup, beaucoup de revenus, les artisans de cette manne seront toujours en mesure de demander une compensation bien supérieure à la moyenne, proportionnelle à l’importance des revenus qu’ils engendrent et à leurs talents et compétences exceptionnels. Cela est vrai dans le sport, dans la musique, dans la haute finance et dans d’autres secteurs du genre. Le hic est que la correction de cette situation ne peut passer que par un nombre limité de mesures: la confiscation par l’État d’une très importante part de ces revenus (au-delà d’une fiscalité acceptable), une sévère réglementation des rémunérations consenties ou le démantèlement de toute structure qui autorise de telles rémunérations. Dans tous ces cas, la chose ne pourrait se produire que dans le cadre d’un projet de société autoritaire et répressive. Non merci. Denis Pelletier Montréal, le 1er août 2017