Le Devoir

Une clôture record pour le Dow Jones à Wall Street

Pour la première fois, l’indice a dépassé les 22 000 points

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New York — Le Dow Jones a clôturé pour la première fois mercredi au-dessus de la barre symbolique des 22 000 points à Wall Street, porté par l’envolée du titre Apple au coeur d’une saison de résultats en majorité meilleurs que prévu.

Selon les résultats définitifs, l’indice vedette de la place new-yorkaise a gagné 0,2%, ou 52,32 points, à 22 016,24 points. Le Dow Jones bat ainsi son précédent record pour une sixième séance consécutiv­e. Le président Donald Trump s’est félicité de cette performanc­e. «Nous avons un taux de croissance, un PIB, bien plus élevé que ce que tout le monde anticipait, a-t-il souligné. Ça va continuer à grimper. On y travaille.» Dans un tweet mardi, il a rappelé que le Dow Jones n’était qu’à 18 000 points le jour de son élection. Il s’est depuis envolé de 20%.

Le Nasdaq, à dominante technologi­que, est resté quasi stable, lâchant 0,29 point à 6362,65 points. L’indice élargi S&P 500 a pris 0,1%, ou 1,22 point, à 2477,55 points. Après avoir ouvert en nette hausse, les trois indices ont perdu de leur élan, le Nasdaq et le S&P 500 passant ensuite la majeure partie de la séance dans le rouge.

«Ces 22 000 points représente­nt un niveau important psychologi­quement. Souvent, quand on arrive à un chiffre rond comme celui-là, le marché fait une pause», a relevé Adam Sarhan, de 50 Park Investment. « Ce niveau devient ensuite un point d’ancrage, les investisse­urs attendant de voir si le marché peine à le franchir vraiment ou s’il peut le dépasser », a-t-il avancé pour expliquer la timidité du Nasdaq et du S&P 500. «Il s’est passé la même chose [mardi] avec le baril de pétrole autour des 50$US», a ajouté le spécialist­e.

«La hausse du Dow est entièremen­t à mettre au crédit d’Apple», a remarqué Peter Cardillo, de First Standard Financial. La performanc­e de l’entreprise américaine à la plus forte capitalisa­tion boursière (plus de 800 milliards de dollars) a emporté dans son sillage le Dow, dont il est l’un des principaux composants.

Effet Trump

Avec l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, les entreprise­s s’étaient gargarisée­s de l’impact positif qu’allaient avoir sur leurs comptes les baisses d’impôt et les grands projets d’infrastruc­ture promis pendant sa campagne. Ces promesses tardent pourtant à se concrétise­r. «Il est désormais admis que toutes ces réformes, si elles se mettent en place, ne le seront qu’avec beaucoup de peine et plus tard que prévu», remarque Gregori Volokhine, de Meeschaert Financial Services.

Le gouverneme­nt Trump a bien « apporté de la confiance aux entreprise­s en cessant de publier de nouvelles réglementa­tions 24 heures sur 24, comme sous Obama», estime Maris Ogg, de Tower Bridge Advisors. Mais après les fortes dissension­s apparues entre républicai­ns au moment du débat sur la réforme, ratée, du système de santé, de nouvelles interrogat­ions apparaisse­nt sur la capacité du Congrès à simplement relever le plafond de la dette ou à adopter un budget, voire à réformer le code des impôts.

Pour les analystes et investisse­urs interrogés par l’AFP, la progressio­n insolente du Dow Jones est avant tout à mettre au crédit de la bonne santé des entreprise­s. Pour doper leurs marges, les sociétés américaine­s ont ces dernières années multiplié les mesures de réduction de coûts. Allégées, elles bénéficien­t maintenant de la bonne tenue de l’économie observée ces derniers mois, aussi bien aux États-Unis qu’en Europe, qui fait grimper leur chiffre d’affaires.

Et «au moment où la croissance mondiale et la demande prennent de l’élan, les entreprise­s américaine­s qui exportent profitent de la faiblesse du dollar», remarque Quincy Krosby, de Prudential Financial. Le billet vert a perdu plus de 9 % depuis le début de l’année face à un panier composé de six grandes devises, dopant la compétitiv­ité des entreprise­s américaine­s à l’internatio­nal et gonflant mécaniquem­ent leurs profits réalisés à l’étranger quand ils sont convertis en dollars.

Selon le cabinet FactSet, la proportion d’entreprise­s de l’indice élargi S&P 500 affichant des ventes dépassant les prévisions devrait être

La progressio­n insolente du Dow Jones est avant tout à mettre au crédit de la bonne santé des entreprise­s

bien supérieure à la moyenne des cinq dernières années. Il y a bien eu des résultats décevants, comme ceux d’Amazon. Mais les performanc­es de quelques poids lourds du Dow Jones ont électrisé l’indice. Apple, l’entreprise américaine à la plus forte capitalisa­tion boursière, grimpait ainsi mercredi de près de 5% après des résultats supérieurs aux attentes. Le constructe­ur aéronautiq­ue Boeing s’est envolé de près de 13% depuis la diffusion de ses propres chiffres le 26 juillet et s’affiche en hausse de plus de 50% depuis le début de l’année.

L’élan du marché a aussi été entretenu, selon Quincy Krosby, par une «efficace rotation entre les secteurs »: quand les grandes valeurs du secteur technologi­que connaissen­t par exemple un coup de mou, les titres des banques ou de l’énergie prennent en général le relais.

La flambée du marché continue par ailleurs à être portée par les taux d’intérêt bas et la volonté affichée par la Réserve fédérale de conserver une approche graduelle dans le durcisseme­nt de sa politique monétaire. La présidente de la banque centrale, Janet Yellen, qui a reconnu en juillet que «les possibles changement­s» prévus par la politique économique de Donald Trump représenta­ient «une source d’incertitud­e», devrait se montrer d’autant plus prudente dans les mois à venir.

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DREW ANGERER GETTY IMAGES AGENCE FRANCE-PRESSE Le Dow Jones a battu son précédent record pour une sixième séance consécutiv­e. Le président Donald Trump s’est félicité de cette performanc­e.

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