Le Devoir

Le p.-d.g de Stingray assure qu’un groupe contre les crédits dans le multimédia se forme

« Plus d’une vingtaine » d’entreprene­urs en ont contre l’aide gouverneme­ntale

- JEAN PHILIPPE ANGERS

Le chef de la direction du fournisseu­r québécois de services musicaux Groupe Stingray Digital, Eric Boyko, dit faire partie d’un groupe de «plus d’une vingtaine» d’entreprene­urs qui en ont contre l’aide gouverneme­ntale accordée aux entreprise­s du secteur multimédia.

En marge de l’assemblée annuelle de Stingray, mercredi, à Montréal, M. Boyko a fait valoir que les entreprise­s québécoise­s ayant leur siège social au Québec — comme la sienne — gagneraien­t à évoluer dans un secteur du multimédia exempt de crédits d’impôt. «Il y a bien sûr certaines industries que l’on veut absolument aider, comme le secteur culturel ou l’aérospatia­le ou des choses très, très pointues. Mais sinon, il ne devrait pas y avoir de subvention­s pour les entreprise­s », a déclaré aux journalist­es le dirigeant, qui se présente comme un libertarie­n.

M. Boyko a indiqué qu’un groupe fera une annonce officielle cet automne pour prendre position au sujet des subvention­s. « Il faut se poser la

question: est-ce que c’est normal qu’une compagnie étrangère reçoive 800 millions en subvention­s, ce qui est plus que son profit net?» a-t-il ajouté.

Le patron de Stingray a évoqué « plus d’une vingtaine d’entreprene­urs ou de chefs d’entreprise qui se parlent» sur la question des subvention­s, nommant Louis Têtu, président et chef de la direction de Coveo, Jean Laflamme, chef de la direction de Meubles South Shore, ainsi que MartinLuc Archambaul­t, p.-d.g. de AmpMe. «Pour plus de la moitié du groupe, il ne s’agit pas d’entreprise­s de technologi­es. Ce sont des entreprise­s traditionn­elles qui doivent innover. »

Il a martelé que des multinatio­nales étrangères recrutaien­t grâce à des crédits d’impôt des travailleu­rs spécialisé­s, soutenant que chaque fois que Stingray fait une offre à un jeune qui gradue, il a quatre autres offres devant lui. « Ça nous prend des entreprise­s du Québec, ça nous prend des compagnies qui exportent et qui innovent. Et pour ça, il ne faut pas donner nos ingénieurs aux compagnies étrangères. »

Revenus en hausse

Le fournisseu­r québécois de services musicaux Groupe Stingray Digital a vu ses revenus augmenter de 18,9%, tandis que son bénéfice net a reculé de manière importante au premier trimestre. Comme l’a souligné Stingray, mercredi, pour la première fois en dix ans d’existence, les revenus générés ailleurs qu’au Canada ont représenté plus de 50% des résultats de l’entreprise.

L’entreprise a indiqué être particuliè­rement satisfaite de sa présence aux États-Unis, qui compte maintenant pour 15% du total de ses revenus. Stingray a précisé que ce marché se développai­t «àun rythme accéléré, grâce à des clients comme Comcast».

Les revenus au premier trimestre ont atteint 29,2 millions, alors qu’ils avaient été de 24,5 millions un an plus tôt. Le bénéfice net a diminué pour s’établir à 280 000 $, comparativ­ement à 2 millions lors du trimestre correspond­ant de l’année précédente. Il s’agit d’un recul d’environ 85%, attribuabl­e entre autres choses à une hausse des frais juridiques. Le bénéfice par action s’est chiffré à 1¢, comparativ­ement à 4 ¢ un an plus tôt.

En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice net ajusté s’est établi à 5,7 millions, ou 11¢ par action, par rapport à 5,2 millions, ou 10¢ par action, l’an dernier.

M. Boyko a indiqué qu’un groupe fera une annonce officielle cet automne pour prendre position au sujet des subvention­s

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