Le p.-d.g de Stingray assure qu’un groupe contre les crédits dans le multimédia se forme
« Plus d’une vingtaine » d’entrepreneurs en ont contre l’aide gouvernementale
Le chef de la direction du fournisseur québécois de services musicaux Groupe Stingray Digital, Eric Boyko, dit faire partie d’un groupe de «plus d’une vingtaine» d’entrepreneurs qui en ont contre l’aide gouvernementale accordée aux entreprises du secteur multimédia.
En marge de l’assemblée annuelle de Stingray, mercredi, à Montréal, M. Boyko a fait valoir que les entreprises québécoises ayant leur siège social au Québec — comme la sienne — gagneraient à évoluer dans un secteur du multimédia exempt de crédits d’impôt. «Il y a bien sûr certaines industries que l’on veut absolument aider, comme le secteur culturel ou l’aérospatiale ou des choses très, très pointues. Mais sinon, il ne devrait pas y avoir de subventions pour les entreprises », a déclaré aux journalistes le dirigeant, qui se présente comme un libertarien.
M. Boyko a indiqué qu’un groupe fera une annonce officielle cet automne pour prendre position au sujet des subventions. « Il faut se poser la
question: est-ce que c’est normal qu’une compagnie étrangère reçoive 800 millions en subventions, ce qui est plus que son profit net?» a-t-il ajouté.
Le patron de Stingray a évoqué « plus d’une vingtaine d’entrepreneurs ou de chefs d’entreprise qui se parlent» sur la question des subventions, nommant Louis Têtu, président et chef de la direction de Coveo, Jean Laflamme, chef de la direction de Meubles South Shore, ainsi que MartinLuc Archambault, p.-d.g. de AmpMe. «Pour plus de la moitié du groupe, il ne s’agit pas d’entreprises de technologies. Ce sont des entreprises traditionnelles qui doivent innover. »
Il a martelé que des multinationales étrangères recrutaient grâce à des crédits d’impôt des travailleurs spécialisés, soutenant que chaque fois que Stingray fait une offre à un jeune qui gradue, il a quatre autres offres devant lui. « Ça nous prend des entreprises du Québec, ça nous prend des compagnies qui exportent et qui innovent. Et pour ça, il ne faut pas donner nos ingénieurs aux compagnies étrangères. »
Revenus en hausse
Le fournisseur québécois de services musicaux Groupe Stingray Digital a vu ses revenus augmenter de 18,9%, tandis que son bénéfice net a reculé de manière importante au premier trimestre. Comme l’a souligné Stingray, mercredi, pour la première fois en dix ans d’existence, les revenus générés ailleurs qu’au Canada ont représenté plus de 50% des résultats de l’entreprise.
L’entreprise a indiqué être particulièrement satisfaite de sa présence aux États-Unis, qui compte maintenant pour 15% du total de ses revenus. Stingray a précisé que ce marché se développait «àun rythme accéléré, grâce à des clients comme Comcast».
Les revenus au premier trimestre ont atteint 29,2 millions, alors qu’ils avaient été de 24,5 millions un an plus tôt. Le bénéfice net a diminué pour s’établir à 280 000 $, comparativement à 2 millions lors du trimestre correspondant de l’année précédente. Il s’agit d’un recul d’environ 85%, attribuable entre autres choses à une hausse des frais juridiques. Le bénéfice par action s’est chiffré à 1¢, comparativement à 4 ¢ un an plus tôt.
En excluant les éléments non récurrents, le bénéfice net ajusté s’est établi à 5,7 millions, ou 11¢ par action, par rapport à 5,2 millions, ou 10¢ par action, l’an dernier.
M. Boyko a indiqué qu’un groupe fera une annonce officielle cet automne pour prendre position au sujet des subventions