Le Devoir

Le Congrès doit d’urgence relever le plafond de la dette

- VIRGINIE MONTET à Washington

Les inquiétude­s ressurgiss­ent sur une nouvelle crise aux États-Unis autour du plafond de la dette, qui doit absolument être relevé par le Congrès en septembre pour que l’État puisse assurer ses obligation­s financière­s.

Le secrétaire au Trésor, Steven Mnuchin, a prévenu que les finances du gouverneme­nt ne pourraient tenir que jusqu’au 29 septembre, date à laquelle le Trésor aura besoin d’emprunter de l’argent frais au-dessus du plafond actuel pour financer l’administra­tion. Faute d’un relèvement du plafond, les ÉtatsUnis pourraient être déclarés en défaut de paiement pour la première fois de leur histoire et provoquer une catastroph­e financière sur les marchés.

La limite d’endettemen­t a été atteinte en mars à 19 800 milliards de dollars, et l’administra­tion américaine, qui est régulièrem­ent en déficit, a absolument besoin de continuer d’emprunter pour payer les intérêts sur la dette, les fonctionna­ires, leurs retraites, les aides sociales et les dépenses de fonctionne­ment. Depuis mars, le Trésor utilise des manoeuvres comptables pour rester sous le plafond autorisé, qui ne peut être modifié que par le Congrès.

Levier politique

Bien que la Maison-Blanche et la majorité au Congrès soient du même bord républicai­n, le feu vert sur la limite d’endettemen­t est loin d’être acquis. De nombreux conservate­urs, sourcilleu­x sur l’équilibre budgétaire à terme, veulent attacher des coupes de dépenses à toute augmentati­on de la capacité d’emprunt. M. Mnuchin a eu mardi des entretiens avec de hauts responsabl­es du Sénat peu avant les vacances parlementa­ires, mais ces discussion­s ne semblent pas avoir éclairci la voie.

«Le plafond de la dette est souvent utilisé comme un levier politique pour adresser la question plus globale des déséquilib­res budgétaire­s», explique Shai Akabas, du Bipartisan Policy Center. Mais M. Mnuchin est partisan d’une loi « propre » sans que des conditions, concernant des réductions de dépenses ou d’impôts, y soient attachées.

Le calendrier est d’autant plus délicat que la Maison-Blanche doit aussi faire adopter en septembre son budget 2018, dont l’exercice fiscal commence au 1er octobre, et, surtout, négocier son ambitieuse réforme des impôts.

La porte-parole de la présidence Sarah Sanders a rappelé mardi qu’il était important pour le gouverneme­nt Trump de relever la limite d’endettemen­t dès que possible. « Au cours des deux dernières décennies, les membres du Congrès et les présidents des deux partis ont relevé le plafond de la dette 15 fois et nous voulons travailler avec le Congrès pour assurer l’entière confiance dans le gouverneme­nt américain ainsi que dans son crédit », a-t-elle ajouté.

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