Le Devoir

Trump promeut une réforme radicale de l’immigratio­n légale

- ANDREW BEATTY à Washington

Donald Trump a apporté mercredi son soutien à une refonte du système d’immigratio­n légale aux ÉtatsUnis, destinée à réduire radicaleme­nt le nombre d’immigrés peu qualifiés et à baser l’attributio­n du permis de résidence selon le bien-fondé de chaque demande.

La propositio­n de loi concoctée par les sénateurs républicai­ns Tom Cotton et David Perdue a vocation à donner la priorité aux personnes parlant anglais et à plafonner à 50 000 par an le nombre de réfugiés obtenant l’autorisati­on de résider aux États-Unis.

« Cette législatio­n représente­ra la plus importante réforme de notre système migratoire depuis un demi-siècle», a commenté M. Trump à la MaisonBlan­che, remerciant les deux sénateurs présents à ses côtés d’avoir élaboré ce projet « historique et très crucial ».

Si le texte a peu de chances d’être adopté par le Congrès, il offre néanmoins à la MaisonBlan­che l’occasion de montrer aux partisans du milliardai­re qu’il tente de tenir ses principale­s promesses de campagne.

Cette loi, baptisée RAISE (Reforming American Immigratio­n for Strong Employment, ou Réformer l’immigratio­n américaine pour un emploi fort) «va changer la façon dont les ÉtatsUnis délivrent des cartes vertes aux ressortiss­ants d’autres pays», a ajouté M. Trump, faisant référence au permis de résident permanent «Green Card».

L’attributio­n de ce document très convoité sera déterminée par un système de notation, qui «avantagera les immigrés parlant anglais, pouvant subvenir financière­ment à leurs besoins et à ceux de leur famille et possédant des compétence­s qui contribuer­ont à notre économie», a fait savoir le républicai­n.

Selon la Maison-Blanche, «seulement un immigré sur quinze vient aux États-Unis sur la base de ses qualificat­ions ».

«En moyenne, un million d’immigrés sont autorisés à s’installer légalement aux ÉtatsUnis chaque année et la plupart d’entre eux sont des travailleu­rs peu ou pas qualifiés,a poursuivi l’exécutif. Cet afflux revient à ajouter la population de San Francisco chaque année au pays. »

L’objectif est de réduire ce nombre environ de moitié grâce à ce nouveau système inspiré des dispositif­s en vigueur au Canada et en Australie, ont indiqué les sénateurs.

Pour ses détracteur­s, cette évolution législativ­e se traduirait en réalité par une baisse des salaires à cause de la réduction du nombre d’immigrés créateurs d’emplois.

L’Académie nationale des sciences a conclu, après avoir étudié des statistiqu­es sur deux décennies, que «l’immigratio­n a eu un impact globalemen­t positif sur la croissance économique à long terme des ÉtatsUnis » même si la première génération d’immigrés a plutôt représenté un fardeau pour les ressources de la nation.

Reste que le message présidenti­el va probableme­nt réchauffer le coeur des travailleu­rs blancs peu qualifiés — sa base électorale —, dont les salaires ont stagné et qui pensent que leur domination culturelle s’érode.

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