Appel à la libération d’un reporter français détenu en Turquie
Paris — Des organisations françaises et internationales de journalistes ont réclamé jeudi la libération «immédiate» de Loup Bureau, un journaliste indépendant français placé mardi en détention par les autorités turques qui le soupçonnent d’activités «terroristes».
Loup Bureau, qui a notamment collaboré avec la chaîne française TV5 Monde et se présente sur Twitter comme un étudiant en journalisme, a été interpellé la semaine dernière à la frontière entre l’Irak et la Turquie, après que des photos le montrant en compagnie de combattants kurdes syriens des YPG (un mouvement considéré comme une organisation «terroriste» par Ankara) eurent été trouvées en sa possession.
Le ministère français des Affaires étrangères a dit suivre la situation «avec la plus grande attention ».
Dans un communiqué commun, les syndicats français de journalistes SNJ, SNJ-CGT et CFDT-Journalistes, soutenus par la Fédération européenne des journalistes (FEJ) et la Fédération internationale des journalistes (FIJ), ont appelé à «la libération immédiate» de leur confrère, dont la détention rappelle celle de Mathias Depardon, photojournaliste français arrêté en mai dans le sud-est de la Turquie et expulsé un mois plus tard.
Les signataires exigent « que le gouvernement français mette tout en oeuvre» pour obtenir sa libération, estimant que « les propos convenus ne suffisent plus».
Pour les trois organisations françaises, «il est clair que les dirigeants turcs, le président Erdogan en tête, abhorrent les journalistes étrangers trop curieux et n’hésitent pas à les arrêter pour imposer un mur du silence sur la réalité de ce pays, qui est la plus grande prison au monde pour les journalistes, où 160 de nos confrères sont derrière les barreaux».
La FEJ et la FIJ rappellent aussi que Deniz Yücel, le correspondant en Turquie du quotidien allemand Die Zeit, «est, lui, toujours derrière les barreaux depuis février», et qu’un autre journaliste français, Olivier Bertrand, qui effectuait un reportage sur l’après-coup d’État pour le média en ligne Les Jours, avait été expulsé en novembre.
Les organisations de défense de la liberté de la presse dénoncent des atteintes régulières à cette liberté de la part des autorités turques, notamment depuis la tentative de coup d’État du 15 juillet 2016.
La Turquie occupe la 155e place sur 180 au classement 2017 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.
Les signataires exigent «que le gouvernement français mette tout en oeuvre» pour obtenir la libération de Loup Bureau