L’ancien attaché politique de Pauline Marois coupable d’avoir conseillé une infraction
L’ancien attaché politique de Pauline Marois dans la circonscription de Charlevoix, Ernest Murray, a plaidé coupable vendredi d’avoir conseillé une infraction, qui n’a toutefois pas été commise, au cours de la campagne de financement du Parti québécois (PQ) en 2008.
Ernest Murray a été arrêté en mars 2016, au même moment que l’ancienne vice-première ministre Nathalie Normandeau ainsi que cinq autres coaccusés. Il est le premier des sept à plaider coupable pour l’un des chefs d’accusation.
Il était initialement accusé de fraude, de complot et d’abus de confiance relativement à des événements survenus huit ans plus tôt. En pleine campagne de financement, en vue de l’élection générale provinciale du 8 décembre 2008, le Parti québécois peinait à atteindre ses objectifs.
Devant le juge Richard Grenier de la Cour supérieure, M. Murray a reconnu vendredi avoir à l’époque fait part à un consultant pour la firme d’ingénierie Roche, Martin Lapointe, d’un manque à gagner de 10 000 $ dans la caisse électorale, tout en sachant que le montant d’un don politique ne pouvait dépasser 3000$ par électeur.
«M. Lapointe a demandé à M. Murray de lui fournir des prête-noms. Mon client en a envoyé trois par courriel, mais ils n’ont finalement jamais été utilisés par Martin Lapointe», a expliqué son avocat, Me Mathieu Camirand.
Le dernier chef d’accusation pour lequel il a plaidé coupable, soit d’avoir encouragé « la fabrication et l’utilisation de faux documents, a été ajouté au mois d’avril dernier. Il n’était pas porté au moment de son arrestation », a souligné Me Camirand.
Dans la foulée de sa réponse à l’accusation, les autres accusations auxquelles Ernest Murray faisait face ont donc été retirées de la poursuite. L’infraction conseillée par l’ancien responsable du bureau du PQ dans Charlevoix n’a en effet pas été commise, les prêtenoms dont il est question n’ayant jamais été utilisés.
Selon Me Camirand, Ernest Murray était très heureux de voir son nom ainsi blanchi avec l’arrêt des procédures de fraude et de complot qui pesaient sur ses épaules. «Il trouvait ça vraiment difficile qu’on pense qu’il avait commis ces infractions. »
La décision quant au sort de M. Murray a été remise au 30 août prochain, à la demande du juge. «La poursuite demande une condamnation avec sursis et une ordonnance de probation d’un an. Nous, à la défense, on va demander une absolution conditionnelle et une ordonnance de probation d’un an»,a indiqué Me Camirand. Cette dernière sentence permettrait notamment à son client de ne pas avoir de casier judiciaire.
Les dossiers des six autres coaccusés dans l’affaire reviendront aussi devant la cour le 30 août.
Me Camirand a souligné que son client avait déjà admis les faits lors de son passage à la commission Charbonneau et précédemment pendant son interrogatoire.
Ernest Murray a été arrêté en mars 2016, au même moment que l’ancienne vice-première ministre Nathalie Normandeau