Le Devoir

Un suspect au profil solitaire

- CÉLINE AGNIEL BENJAMIN LEGENDRE à Bezons

Cet Algérien de 36 ans vivait apparemmen­t seul dans la grande banlieue ouest de Paris : sans casier judiciaire, non connu pour radicalisa­tion, Hamou B., suspect de l’attaque contre des militaires à Levallois-Perret, n’était jamais entré dans le viseur des renseignem­ents.

D’où la consternat­ion de ses voisins quand ils ont vu débarquer mercredi les policiers encagoulés venus perquisiti­onner dans cette résidence privée de Bezons, en grande banlieue, coquette et bien tenue, quelques heures à peine après l’arrestatio­n de cet homme.

Hamou B., qui cumulait plusieurs emplois, notamment comme chauffeur VTC, vivait apparemmen­t seul au troisième étage de cet immeuble, à neuf kilomètres du lieu de l’attaque à la voiture-bélier à Levallois (nord-ouest de Paris), selon des témoignage­s recueillis par l’AFP.

Un voisin décrit l’homme comme quelqu’un qui «se lève le matin comme tout le monde, va travailler». «Jamais de problème avec lui», assure ce jeune père de famille. Mais, à deux pas de là, dans la petite salle de prière d’un foyer de travailleu­rs immigrés de Sartrouvil­le, plusieurs habitués du lieu se souviennen­t d’un homme nerveux, atteint de strabisme, qui venait prier de façon irrégulièr­e.

Moustafa, 56 ans, croit savoir que «sa famille est originaire de la région de Mostaganem», dans l’ouest de l’Algérie, et qu’il habitait le quartier depuis au moins trois ans. «Je le connais, il n’est pas stable dans sa tête […], il s’énerve vite», raconte-t-il, expliquant ces problèmes par les séquelles d’un accident que l’homme lui a dit avoir eu dans son pays. «Il fait la prière, mais c’est pas un intégriste, c’est impossible, il est contre ça [les attentats djihadiste­s]. Ce qu’il a fait, c’est anormal, c’est la folie » qui l’a poussé.

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