Le Devoir

Des oeufs contaminés jusqu’à Hong Kong

- ALIX RIJCKAERT à Bruxelles

La crise des oeufs contaminés dépasse désormais les frontières de l’Europe, avec des produits identifiés à Hong Kong, selon la Commission européenne, qui a convoqué les pays de l’UE concernés et leur demande d’arrêter de se rejeter mutuelleme­nt la faute.

«Nous devons travailler ensemble pour tirer les leçons nécessaire­s et avancer plutôt que perdre de l’énergie à désigner des coupables», a asséné vendredi le commissair­e européen à la Santé, Vytenis Andriukait­is, auprès de l’AFP.

Le commissair­e a convoqué une réunion des ministres et des représenta­nts des agences de sécurité alimentair­es dans tous les pays de l’UE concernés, «dès que l’ensemble des faits sera à notre dispositio­n», a priori le 26 septembre.

Montrer du doigt

L’Allemagne et la France — où quelques fermes sont bloquées — ont vertement tancé la Belgique et les Pays-Bas. Dans ces deux pays, plus de 200 élevages de poules pondeuses ont été contaminés après la désinfecti­on des lieux avec des produits contenant du fipronil, un insecticid­e dont l’usage est pourtant strictemen­t interdit dans le secteur avicole.

La Belgique a accusé les Pays-Bas d’avoir traité avec légèreté une informatio­n anonyme reçue en novembre 2016 sur l’utilisatio­n de fipronil dans les élevages néerlandai­s.

Le lanceur d’alerte à l’origine du renseignem­ent, Nick Hermsen, a enfoncé le clou en racontant vendredi aux médias qu’il avait nommément désigné les deux entreprise­s à l’origine de la fraude: le distribute­ur de produits sanitaires belge Poultry-Vision et la firme de désinsecti­sation ChickFrien­d.

M. Hermsen se présente comme un ancien associé du dirigeant de Poultry-Vision.

« Dans toute crise, des erreurs sont commises. C’est absolument le cas pour celle-ci », a reconnu jeudi la ministre néerlandai­se de la Santé, Edith Schippers. «Mais il n’y avait aucune indication que du fipronil s’était retrouvé dans les oeufs à ce momentlà» , a-t-elle ajouté pour expliquer pourquoi les autorités n’avaient pas procédé à des contrôles dès la fin 2016.

Le scandale, apparu au grand jour la semaine dernière avec le retrait de millions d’oeufs des supermarch­és néerlandai­s et allemands, couvait en fait depuis plusieurs mois.

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