Septembre, joli mois gourmand
Trois festivals pour célébrer notre territoire alimentaire et ceux qui le mettent en valeur
Le temps vire doucement, mais il fait encore beau, parfois même très chaud; les produits continuent de débouler sur les étals, les boîtes à lunch ont repris du service, les chefs sont en forme, de retour de congé, le mental reposé. Après les infidélités estivales, voici trois festivals pour redécouvrir notre territoire gourmand et tous ceux qui le mettent si bien en valeur.
YUL EAT, 2-3-4 septembre, quai de l’Horloge, Vieux-Port de Montréal
Cours, démonstrations, tables rondes, dont une sur le gaspillage alimentaire, menus spéciaux, camions de cuisine de rue, dégustations de produits… Pas facile de s’y retrouver dans cette programmation touffue! Mais bon, en gros, les organisateurs vous proposent de choisir votre expérience selon un «Parcours gourmand» qui se décline en quatre forfaits selon les sous que vous voudrez y consacrer.
On vous remettra alors un joli bracelet électronique qui ouvrira les portes des bouchées et autres réjouissances, toutes mises en scène dans le Hangar 16. Pour l’occasion, l’édifice industriel se transforme en effet en un immense marché avec des stands et des espaces prévus pour les ateliers, les discussions, les cours de cuisine, etc.
L’autre grande nouveauté de cette quatrième édition est Le Smokehouse. Des chefs de chez nous, anglos, francos, plus quelques invités extérieurs défileront et défieront leur créativité sur le gril. Barbecue, fumoir, plancha, four à bois… Chaque jour, un menu différent sera proposé selon les cuistots sur place.
Et pour ceux qui veulent juste faire un tour sur le site, se balader tout en humant les bonnes odeurs de cuisine, se restaurer sur place (vous payez vos repas, bien sûr) et profiter des animations gratuites, l’admission générale sur le site est de 5$ (gratuit pour les enfants de moins de 12 ans).
Pour savoir qui fait quoi (la liste est longue et alléchante), quand, et combien ça coûte : festivalyuleat.com
La Grande Table, 15-16-17-18 septembre, Jardins de Métis
Changement de cap et de style pour ce festival qui rassemble plusieurs organismes du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie. Plus posé, en région, dans un site magnifique, avec des chefs et des producteurs locaux, des historiens, des romanciers et journalistes…
Pour autant, la petite équipe d’organisateurs ne se prend pas la tête et souhaite faire de cette deuxième édition un moment chaleureux rempli de rencontres et d’échanges. Ainsi, le fil conducteur, «Donner du sens à l’acte de cuisiner», sera abordé sous divers angles, notamment historique avec Michel Lambert et Alexander Reford, qui animeront «Le banquet des origines», le repas du samedi soir conçu à six mains par la chef autochtone Lysanne O’Bomsawin, les chefs Pierre-Olivier Ferry et Guillaume Cantin.
À travers ce repas inspiré de la cuisine des greniers, les deux historiens relateront comment les gens de l’époque survivaient à l’hiver québécois grâce aux trouvailles de la conservation (légumes mis au sel, méthodes de congélation…).
Sous un autre angle, paysager cette fois, l’architecte Pierre Thibault a conçu l’environnement des trois Grandes Tables pour le rendez-vous du samedi midi. Un chef par table, une thématique par chef, pour des accords mets et paysage. La chef Colombe St-Pierre composera avec le fleuve; pour Stéphane Modat, ce sera la forêt ; et pour Simon Mathys, les champs.
Faire connaître aux Québécois la diversité et la richesse de leur patrimoine naturel (les ressources, le garde-manger), culturel (les techniques, les méthodes) et culinaire (avec les trois grandes influences que sont la cuisine des Premières Nations, la cuisine française et la cuisine britannique).
Partager sans prétention. Prendre plaisir. Démocratiser la table et les débats qui l’entourent comme la place actuelle de nos produits marins. Un beau programme! Pour tout savoir qui, quand, quoi, combien (il y a plein d’autres activités et rendez-vous intéressants) : lagrandetable.tv
Omnivore, 23-24 septembre, Société des arts technologiques de Montréal
Cela fait déjà plus de six ans que le journaliste gastronomique français Luc Dubanchet s’est entiché de la scène culinaire montréalaise. De la jeune cuisine de Montréal. Mais, entendons-nous, lorsqu’on parle de jeunesse en cuisine, il s’agit surtout d’une histoire d’attitude, d’ouverture d’esprit, de curiosité et de remise en question constante par rapport à l’acte de cuisiner !
Les chefs qui, pendant une bonne demiheure, parlent de leur parcours, de leur démarche, de leur technique, de leur coup de coeur ou de leur coup de gueule face au public ne sont pas tous de sympathiques trublions affichant leur fringante vingtaine! Il y a les anciens, ceux des débuts du festival, qui restent fidèles au poste, édition après édition (comme la pâtissière Stéphanie Labelle ou les chefs Charles-Antoine Crête et Marc-Olivier Frappier).
Aussi est-il intéressant de retrouver ce noyau dur pour voir comment chacun poursuit sa route, évolue dans sa réflexion et sa pratique. La formule de cette sixième édition s’est allégée. Fini les repas à quatre mains proposés dans certains restaurants de la ville, ou la grande fiesta du samedi soir.
Cette année, le festival se concentre uniquement sur les démonstrations culinaires. Il y en a neuf par jour. Elles sont toutes gratuites, mais il est obligatoire de s’enregistrer en ligne avant de se rendre sur place.
Et n’oubliez pas que la SAT n’accueille pas les moins de 18 ans… question de permis. Pour savoir qui passe, quel jour, à quelle heure et pour’enregistrer: omnivore.com/worldtour/world-tour-montreal-2017