Politique-fiction, peurs réelles
Les États-Unis ont quitté l’OTAN. Les vannes pétrolières de l’Arabie saoudite sont à sec. En réaction aux changements climatiques, la Norvège met alors un frein à sa production de pétrole. L’Europe réplique et force une invasion de la Russie en territoire norvégien alors qu’un commando russe procède à l’enlèvement du premier ministre. Les citoyens devront faire un choix: la collaboration ou la résistance.
Si la prémisse d’Envahis peut fort bien représenter les alertes nouvelles que vous auriez manquées durant vos vacances, il s’agit plutôt de la nouvelle création originale du maître incontesté du polar norvégien, Jo Nesbø. Nul besoin d’être passionné de politique pour accrocher à l’intrigue: la série traite aussi des petits compromis moraux que les citoyens doivent faire, et de la façon dont le tout se découle à
l’échelle nationale. «En Norvège, tout le monde se dit fils d’un ancien résistant. Or, en 1940, quand l’Allemagne a envahi notre pays, la plupart des gens ont baissé la tête »,
raconte Jo Nesbø à Télérama. Une observation générale de la nature humaine sous pression, et tout particulièrement sous la pression du terrorisme.
La Russie s’est grandement offusquée de la série, allant jusqu’à faire craindre qu’elle fournisse de nouveaux arguments dans la guerre de propagande de Poutine contre l’Occident. Fait intéressant, le tournage s’est entrepris au moment où la Russie a annexé la Crimée. En jouant sur des peurs bien réelles, on nous offre l’une des grandes séries géopolitiques des dernières années. Envahis ICI Radio-Canada, samedi à23h Cette mort qui fouette la vie LOUISE-MAUDE RIOUX SOUCY Le Devoir I ls sont trois à avoir envisagé la mort dans les yeux dans ce nouveau chapitre de la série Voir autrement pilotée par Claire Lamarche. Un drôle de trio formé du multi-instrumentiste DJ Champion, de l’écrivaine Marie Laberge et de l’ex-infirmière Anne-Marie Séguin, aujourd’hui décédée, et connue des Québécois pour son attitude curieuse et sereine face à la Grande Faucheuse qui s’est invitée chez elle sous la forme d’un cancer incurable.
Rien de forcé dans ce nouveau volet titré simplement Mourir c’est la vie, qui prend le temps d’écouter les confidences des uns, de peser les silences des autres et d’accueillir les doutes de chacun. La journaliste et animatrice d’expérience éclaire leurs témoignages des réflexions de divers spécialistes, qui ajoutent une couche supplémentaire de sens aux précieuses confidences.
Ode à l’humilité de la vie, ce documentaire pèche par excès d’élévation en refusant net la noirceur, la douleur ou la peur. Ce n’est pas une raison pour refuser la lumière et l’espoir qui s’en dégagent à profusion. Pudique mais jamais pudibond, Mourir c’est la vie se révèle en effet particulièrement apaisant, sans pour autant être lénifiant. Voir autrement. Mourir c’est la vie Télé-Québec, jeudi à 20 h, En rediffusion vendredi à 13 h