Appel à l’aide du président après des inondations catastrophiques
Des glissements de terrain et des inondations ont fait plus de 300 morts lundi
Freetown — Le président sierra-léonais a lancé mardi un appel à l’aide internationale après les inondations et les glissements de terrain qui ont fait plus de 300 morts et des milliers de disparus à Freetown, où l’espoir de retrouver des survivants s’amincissait.
«Nous sommes débordés» par ce désastre, a déclaré, manifestement très ému, le chef de l’État, Ernest Bai Koroma, devant la presse dans le quartier de Regent dans la capitale sierra-léonaise, l’un des plus touchés par la catastrophe. La Sierra Leone a un «besoin urgent d’aide », a-t-il lancé.
Trois jours de pluie torrentielle ont provoqué tôt lundi matin le glissement de tout un pan de la colline du quartier de Regent surplombant le centre de Freetown, et des inondations dans toute la capitale, qui abrite plus d’un million d’habitants et dont les infrastructures sont notoirement insuffisantes. Les bidonvilles accrochés aux collines ou sur le littoral ont été balayés par des coulées de boue et des torrents d’eau dévastateurs débordant des systèmes de drainage et d’égouts.
Des survivants encore recherchés
Les services de secours s’efforçaient mardi de rechercher des survivants dans les décombres de plusieurs quartiers. La Croix-Rouge luttait pour tenter d’extraire des familles entières ensevelies sous des coulées de boue qui ont envahi leurs maisons. Plusieurs corps d’habitants ont été extraits mardi à l’aide de pelleteuses dans le quartier de Regent. Le porteparole de la Croix-Rouge, Patrick Massaquoi, a déclaré à l’AFP que le bilan officiel de 312 morts serait sans doute revu à la hausse. Des milliers de personnes sont portées disparues, selon le ministre de l’Intérieur, Alfred Paolo Conteh.
«C’est une course contre la montre, contre de possibles nouvelles inondations et le risque de maladies pour aider ces communautés à survivre», a souligné un autre responsable de la Croix-Rouge, Abu Bakarr Tarrawallie. Les autorités ont ouvert un centre d’accueil pour venir en aide à plus de 3000 habitants du quartier de Regent. Mais une mère de trois enfants, Abibatu Kamara, qui a dû passer la nuit sur la terrasse de ses voisins, a affirmé à l’AFP n’avoir reçu «ni nourriture ni couvertures» de la part du gouvernement jusqu’ici.
La Sierra Leone, l’un des pays les plus pauvres au monde, peine à se relever de plusieurs années de guerre civile et d’une épidémie du virus Ebola qui a fait plus de 4000 morts en 2014 et 2015. La capitale est frappée chaque année par des inondations qui entraînent leur lot de maladies — dysenterie et choléra, notamment.