Deux ONG ciblées par le gouvernement
Elles envisageaient de saisir la justice contre l’élection du 8 août
Nairobi — Le gouvernement kényan a pris des mesures administratives pour faire cesser les activités de deux organisations qui envisagent de saisir la justice contre l’élection présidentielle du 8 août, que l’opposant défait Raila Odinga estime entachée de fraudes, a-t-on appris mardi de source officielle.
La Commission kényane des droits de l’homme (KHRC) et l’AfriCOG, une organisation de la société civile engagée dans la transparence de la vie publique, discutaient avec d’autres organisations ces derniers jours d’une éventuelle saisine de la Cour suprême d’ici l’expiration du délai légal vendredi, a expliqué à l’AFP Gladwell Otieno, directrice exécutive d’AfriCOG.
« Saisir la justice était une des options dont nous discutions avec d’autres organisations, mais nous n’avions pas encore pris de décision », a-t-elle déclaré.
Mais lundi soir, l’organisme du ministère de l’Intérieur qui supervise les ONG au Kenya, le Conseil des ONG (NGO Board), a annoncé qu’il révoquera la licence de la KHRC, arguant d’irrégularités telles que des impôts impayés, des comptes en banque illégaux et l’absence de permis de travail pour des employés étrangers. L’organisation a rejeté ces accusations et affirmé y avoir déjà répondu.
Mardi matin, le même conseil a demandé à la police de fermer AfriCOG et d’arrêter ses membres, au motif que l’organisation n’était pas dûment enregistrée comme ONG.
Évoquant une tentative d’intimidation, la KHRC a exprimé des doutes sur la sincérité du gouvernement, qui a appelé à recourir aux voies légales pour contester l’élection.
L’opposition a exclu tout recours en justice contre la réélection de M. Kenyatta. Elle doit annoncer mercredi sa stratégie pour contester le résultat.