Le Devoir

Le déficit fédéral pour 2016-2017 sera moins élevé que prévu

- MYLÈNE CRÊTE

Ottawa — Le déficit budgétaire pour l’exercice 2016-2017 sera moins élevé que ce que le gouverneme­nt fédéral avait prévu au printemps dernier, selon le Directeur parlementa­ire du budget (DPB).

Dans un rapport publié jeudi, l’agence indépendan­te du gouverneme­nt évalue que le déficit sera de 21,4 milliards, soit 2,1 milliards de moins que ce que prévoyait le budget fédéral en mars. Ce déficit de 21,4 milliards représente 1,1 % du produit intérieur brut (PIB).

Cet écart s’explique en grande partie par la lenteur des dépenses dans les infrastruc­tures, les provinces et les municipali­tés les ayant reportées en 2017-2018. Le gouverneme­nt n’aurait ainsi utilisé que la moitié de la somme prévue en 2016-2017.

«Il est difficile de faire circuler l’argent jusqu’au niveau municipal», a noté le directeur parlementa­ire du budget, Jean-Denis Fréchette, en entrevue.

«Ça demeure une situation assez normale, a-til expliqué. Si vous avez fait de la rénovation chez vous, vous savez qu’il y a toujours des délais dus à la météo ou aux négociatio­ns avec les entreprene­urs. Ça fait partie de la problémati­que des programmes d’infrastruc­ture.» Il s’attend à ce que l’argent inutilisé soit reporté à l’exercice budgétaire suivant.

Dans une analyse faite en mai dernier, le ministère des Finances estimait quant à lui qu’en tenant compte des ajustement­s de fin d’exercice, Ottawa afficherai­t un déficit d’environ 23 milliards pour 2016-2017.

Pour ce qui est de 2017-2018, le DPB prévoit un déficit budgétaire fédéral de 24,8 milliards, soit 300 millions de plus que ce qu’il avait prévu lors de ses dernières Perspectiv­es économique­s et financière­s d’avril. Cela représente­rait 1,2% du PIB. Le ministère des Finances avançait au printemps le chiffre de 24,4 milliards pour 2017-2018.

Le DPB prévoit par ailleurs que le PIB du Canada augmentera davantage que prévu en 2017 en raison d’une hausse des dépenses et des investisse­ments.

Cette croissance devrait atteindre 2,8 %, soit 0,3 point de pourcentag­e de plus que lors des prévisions d’avril. À titre de comparaiso­n, le budget fédéral dévoilé en mars prévoyait une croissance du PIB de 1,9 % cette année.

Le DPB explique ce phénomène par une hausse des dépenses des ménages, des augmentati­ons de l’investisse­ment résidentie­l ainsi que des achats d’équipement et de matériel par les entreprise­s.

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GUILLAUME LEVASSEUR LE DEVOIR L’écart entre le déficit budgétaire réel et prévu s’explique en grande partie par la lenteur des dépenses dans les infrastruc­tures.

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