La Cambridge University Press censurée en Chine
Londres — La prestigieuse maison d’édition universitaire Cambridge University Press, a reconnu vendredi avoir bloqué l’accès à plus de 300 articles publiés en ligne en Chine, une démarche qui secoue le monde académique.
«Nous confirmons que nous avons reçu instruction [des autorités chinoises] de bloquer l’accès à des articles publiés en Chine » sur le site Internet de la revue académique China Quarterly, a indiqué la Cambridge University Press (CUP) dans un communiqué publié sur Twitter.
«Nous nous sommes conformés à cette requête pour permettre que d’autres matériels académiques et pédagogiques que nous publions restent accessibles aux chercheurs et éducateurs sur ce marché », a-t-elle ajouté.
La maison d’édition a précisé qu’elle agirait à nouveau de la sorte si le refus de censurer des articles individuels menaçait «un accès plus large à ses contenus».
La CUP s’est dite « troublée par l’augmentation récente de demandes de cette nature» et a prévu d’aborder la question avec des responsables chinois lors de la foire du livre fin août à Pékin.
Cet aveu de censure de la part de la prestigieuse maison d’édition a suscité l’émoi dans le milieu académique, qui y voit une tentative de limiter la liberté académique et de réécrire l’histoire.
Christopher Balding, professeur d’économie à l’Université de Shenzhen, a lancé sur le site Change.org une pétition qui appelle « la Cambridge University Press à refuser la demande de censure».
La liste des publications censurées, publiée vendredi sur le site Internet de la revue, inclut de nombreux articles sur le mouvement démocratique chinois et les manifestations de la place Tiananmen en 1989.
« Attacher son nom et sa réputation à une histoire censurée, c’est être complice dans sa création », a déploré sur Twitter Greg Distelhorst, professeur au Massachusetts Institute of Technology (MIT).
De nombreux articles sur le mouvement démocratique chinois font partie des textes mis à l’écart