Le Devoir

L’ombudsman enquête sur la menace d’expulsion de 500 pitbulls

- MARCO FORTIER

L’ombudsman de Montréal a ouvert une enquête sur la menace d’expulsion hors du territoire de la ville, par l’administra­tion Coderre, de plus de 500 pitbulls non enregistré­s.

Le bureau de l’ombudsman dit avoir reçu une série de plaintes de propriétai­res de pitbull qui s’estiment lésés par la plus récente mesure prise par la Ville pour contrôler ces chiens jugés dangereux. L’administra­tion municipale a envoyé des lettres à 520 propriétai­res de pitbull les informant qu’ils ont quatre semaines pour se débarrasse­r de leur animal.

«Selon l’informatio­n disponible à nos dossiers, bien que vous ayez déposé une demande, vous avez omis de compléter votre dossier en ne nous transmetta­nt pas l’ensemble des preuves exigées dans le délai prescrit», indique la lettre.

La Ville précise que les propriétai­res ont quatre semaines pour confier leur animal à quelqu’un qui réside dans une municipali­té où les pitbulls sont permis, ou encore envoyer leur chien dans un refuge. La Ville menace de poursuivre ceux qui omettent de se conformer aux règles et de saisir leur animal.

Les propriétai­res de pitbull digèrent mal cette nouvelle offensive de la Ville.

«Notre bureau reçoit actuelleme­nt plusieurs plaintes de propriétai­res de chiens de type pitbull ayant reçu une lettre les informant que le permis spécial demandé ne leur sera pas accordé parce qu’ils ont omis de compléter leur dossier dans le délai prescrit», a indiqué jeudi l’ombudsman de Montréal, Johanne Savard, dans un communiqué.

«Notre bureau ne peut pas modifier les règlements, mais il peut s’assurer que leur applicatio­n est juste et équitable. »

Attaque meurtrière

Depuis la date butoir du 1er juin 2017, un propriétai­re de chien de type pitbull n’ayant pas terminé le processus pour l’obtention d’un permis spécial de garde ne peut plus se procurer un tel permis pour son animal à Montréal, rappelle la Ville.

Le maire Denis Coderre a resserré le contrôle sur ce type d’animal après l’attaque sauvage contre Christiane Vadnais, 55 ans, tuée par un chien dans sa cour de Pointeaux-Trembles en juin 2016. Depuis, d’autres attaques de pitbull sont survenues à Montréal et ailleurs.

Les propriétai­res d’environ 1500 pitbulls ont obtenu un permis spécial de la Ville — au coût de 150 $ — depuis l’entrée en vigueur de la réglementa­tion sur le contrôle animal en octobre 2016, indique Gonzalo Nunez, porteparol­e de la Ville.

Les chiens de type pitbull doivent, lorsqu’ils se trouvent à l’extérieur d’un bâtiment, être sous la surveillan­ce d’un gardien de 18 ans ou plus , en plus d’être muselés et tenus au moyen d’une laisse d’une longueur maximale de 1,25 mètre (sauf dans une aire d’exercice canin ou un endroit fermé par une clôture d’une hauteur minimale de 2 mètres).

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