Rebelles et révolutionnaires, tous aux écrans !
Peck, Ozon et Klapish convoquent fougue et passion pour changer le monde, un film à la fois
Sur grand écran, l’automne sera peuplé de personnages fougueux, idéalistes, charismatiques, ou un peu fêlés. Avouez que ça serait franchement ennuyeux si aucune colère, ou une quelconque passion dévorante, ne les animait.
Certains l’ont depuis longtemps relégué aux oubliettes, ne croyant qu’aux vertus de la main invisible du marché, mais Karl Marx n’a pas dit son dernier mot, revenant parmi nous grâce au cinéaste haïtien Raoul Peck (I Am Not Your Negro), qui réfléchit depuis longtemps aux ravages de l’oppression. Il le fait revivre avec dévotion dans Le jeune Karl Marx et évoque sa rencontre, déterminante, avec Friedrich Engels.
Les deux grands penseurs auraient été fiers de voir la mobilisation face aux décideurs politiques et aux grandes compagnies pharmaceutiques lorsque le sida a commencé ses ravages dans les pays industrialisés à la fin des années 1980. Cette lutte épique est reconstituée dans 120 battements par minute (13 octobre), de Robin Campillo, avec une bande de jeunes acteurs n’ayant pas froid aux yeux, dont Adèle Haenel (Les combattants, La fille inconnue).
La célèbre chanteuse Barbara a elle aussi combattu l’ostracisme vécu par les victimes du sida, ce qui lui a valu l’admiration de ses fidèles, déjà conquis par sa voix unique et sa sensibilité à fleur de peau. Dans Barbara (3 novembre), Mathieu Amalric, à la fois derrière et devant la caméra, explore le mythe de celle que tous étaient prêts à suivre jusqu’à Göttingen. Au coeur de cette oeuvre inspirée de sa vie sans pour autant être une biographie, l’inimitable Jeanne Balibar s’approche avec grâce de cette légende.
Sauver sa peau
D’autres héroïnes ne cherchent pas nécessairement à changer le monde, ou à bousculer l’ordre établi, préoccupées surtout à sauver leur peau dans un environnement hostile.
Le débat entourant la compensation financière accordée à Omar Khadr après son séjour à Guantánamo a fait resurgir la tragique réalité de l’enfant soldat. Dans Alias Maria, de José Luis Rugeles, celle qui porte les armes dans la jungle colombienne n’a que 13 ans, et se voit confier une mission délicate: amener en lieu sûr un bébé pour lui épargner les horreurs de la guérilla. Un périple parfois sanglant, et à couper le souffle.
Autre victime, plus chic, et dans les beaux quartiers parisiens, Marine Vatch renoue avec l’univers de François Ozon après Jeune et jolie. Dans