Le Devoir

La gloire passée d’un empire

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Amateurs de salons feutrés, d’ambiances collet monté et d’arômes de thé, vous pourrez étancher votre soif avec trois films célébrant le passé plus ou moins glorieux de l’Empire britanniqu­e, et de ses colonies. On n’attend que la perfection de la part de Judi Dench, abonnée aux têtes couronnées, dans Victoria and Abdul (notre photo, 22 septembre), de Stephen Frears (Philomena), histoire d’une amitié étonnante entre la célèbre reine et un subalterne d’origine indienne. Avec Viceroy’s House (septembre), la réalisatri­ce Gurinder Chadha évoque l’autonomie de l’Inde et la création du Pakistan en 1947, mais du point de vue des colonisate­urs anglais. Finalement, dans le tumulte de la Deuxième Guerre mondiale, un combatif Winston Churchill (méconnaiss­able Gary Oldman) porte sur lui le poids d’une nation, et d’une partie du monde, dans Darkest Hour (22 novembre), de Joe Wright (Atonement, Anna Karenina).

L’amant double (17 novembre), elle s’éprend de son psychanaly­ste (Jerémie Renier), ignorant toutefois, comme Geneviève Bujold dans Dead Ringers de David Cronenberg, que son jumeau monozygote exerce le même métier… Comptez sur Ozon, cinéaste virtuose, pour offrir de beaux moments de sensualité, et d’autres, enlevants, qui en font un digne héritier d’Alfred Hitchcock.

La saison cinéma ne sera pas que sous le signe du drame et de la fièvre révolution­naire,

laissant glisser ici et là de charmantes comédies, certaines françaises.

Il fait toujours bon revoir la bouille un peu désabusée d’Agnès Jaoui, qui collabore souvent à l’écriture des films dans lesquels elle tient la vedette, comme Aurore (septembre), de Blandine Lenoir. Non seulement rien ne va plus dans la vie de cette femme depuis peu sans boulot, mais la perspectiv­e d’être grand-mère ajoute à son désarroi. Il suffira qu’elle retrouve un amour de jeunesse pour que s’amorce une transforma­tion qui bousculera son entourage.

Dans Retour en Bourgogne (29 septembre), de l’indispensa­ble Cédric Klapish (L’auberge espagnole), l’arrivée impromptue d’un grand voyageur auprès des siens après quatre ans d’absence et de silence bouscule cette famille de vignerons. Tous éprouveron­t des sentiments mitigés, déjà bouleversé­s par la mort imminente de leur père. Mais au fil des saisons, les choses prendront peu à peu une autre tournure.

Après le succès des aventures de ces agents secrets sortis d’une réclame de Burberry, les Kingsman sont de retour, plus élégants que jamais, plus explosifs aussi, dans The Golden Circle (22 septembre), toujours avec Matthew Vaugh aux commandes… qui prépare déjà le troisième de la série. Il a même trouvé le moyen de ressuscite­r le personnage incarné par Colin Firth: en matière de raffinemen­t vestimenta­ire, difficile de s’en passer, même à l’heure des révolution­s.

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