Le Devoir

La loi 101 pour les nuls

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La Charte de la langue française, ou loi 101, est adoptée par le gouverneme­nt péquiste de René Lévesque le 26 août 1977. Son grand artisan est le ministre d’État au Développem­ent culturel de l’époque, Camille Laurin. L’Office de la langue française est chargé de l’applicatio­n de la loi, qui couvre plusieurs secteurs.

Éducation

– L’accès à l’école primaire et secondaire en anglais est restreint aux enfants nés d’un père ou d’une mère de citoyennet­é canadienne ayant reçu son enseigneme­nt en anglais au Canada. – Le réseau public anglophone est également accessible pour les enfants dont un frère ou une soeur a principale­ment reçu son enseigneme­nt en anglais au Canada. – Les enfants ayant reçu leur enseigneme­nt en anglais dans une école privée non subvention­née peuvent rejoindre le réseau public anglophone si leur parcours scolaire est jugé «authentiqu­e» selon une grille de critères établie par règlement, en 2010.

Justice

– Dans la version originale de 1977, le français devenait la langue exclusive de la législatur­e et des tribunaux québécois. Ce pan de la loi 101 a été invalidé deux ans plus tard par la Cour suprême (arrêt Blaikie). Les lois québécoise­s doivent ainsi être adoptées en français et en anglais, les deux langues pouvant aussi être employées devant les tribunaux.

Affichage

– Le français doit être nettement prédominan­t dans l’affichage. –Les emballages, le mode d’emploi et les garanties des produits doivent être disponible­s en français. – Les traduction­s médiocres de l’anglais vers le français sont tolérées, à moins qu’elles ne soient incompréhe­nsibles pour les consommate­urs.

Travail

– Les communicat­ions se déroulent en français dans les milieux de travail ou en français avec une autre langue le cas échéant. – L’employeur doit prouver que le bilinguism­e est essentiel pour justifier un refus d’embauche ou d’une promotion au sein de son entreprise. Les candidats ou employés qui s’estiment lésés ont 30 jours pour porter plainte au Tribunal administra­tif du travail ou de l’arbitre de griefs pour les syndiqués. – Les programmes de francisati­on s’appliquent aux entreprise­s de cinquante employés et plus.

Administra­tion

– Bien que le français soit la langue de l’État, les citoyens peuvent s’adresser aux organismes gouverneme­ntaux dans une autre langue. – Les municipali­tés composées à majorité de résidants anglophone­s peuvent afficher dans les deux langues avec prédominan­ce du français.

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