Le Devoir

Les lois linguistiq­ues au Québec

- Dave Noël

Près de cinquante ans de lois sur la langue française au Québec

1969

Le gouverneme­nt unioniste de Jean-Jacques Bertrand présente le projet de loi 63 en réaction à la « crise de SaintLéona­rd ». La commission scolaire de la municipali­té avait décidé d’imposer aux allophones de s’inscrire dans des classes en français, provoquant un tollé. La loi vise à calmer les esprits. Une connaissan­ce pratique du français est désormais exigée pour les élèves anglophone­s et les immigrants. On accorde toutefois le libre choix de la langue d’enseigneme­nt aux parents.

1974

Adoption du projet de loi 22 présenté par les libéraux de Robert Bourassa. Le français devient la langue officielle du Québec. L’accès à l’école en anglais est restreint aux élèves ayant une maîtrise suffisante de la langue. Des programmes de francisati­on devront être mis en oeuvre par les entreprise­s faisant affaire avec l’État québécois.

1977

Le 1er avril, Camille Laurin dévoile son Livre blanc sur la politique québécoise de la langue française. « Il ne sera

plus question d’un Québec bilingue », lance le ministre d’État au Développem­ent culturel du Parti québécois. Le projet de loi 1 (Loi sur la Charte de la langue française) est déposé le 27 avril. Il est remplacé le 12 juillet par une version légèrement modifiée, le projet de loi 101.

1977

La Charte de la langue française est adoptée le 26 août par 54 voix contre 32. L’accès à l’école en anglais est désormais limité aux enfants nés d’un père ou d’une mère ayant reçu son enseigneme­nt primaire en anglais au Québec (« clause Québec »). Le français devient la langue de la législatur­e et des tribunaux québécois. L’usage exclusif du français est imposé dans l’affichage public tandis que des programmes de francisati­on sont exigés aux entreprise­s de 50 employés et plus.

1988

Adoption du projet de loi 178 présenté par le gouverneme­nt libéral de Robert Bourassa (notre photo). Le premier ministre invoque la dispositio­n de dérogation (« clause nonobstant ») pour maintenir l’usage exclusif du français dans l’affichage extérieur pour une période de cinq ans. Le projet de loi est adopté dans la foulée de l’arrêt Ford de la Cour suprême affirmant que la Charte contrevien­t à la liberté d’expression.

1993

Par le projet de loi 86, présenté par Claude Ryan, le bilinguism­e dans l’affichage public est rétabli avec une nette prédominan­ce du français. L’accès à l’école primaire et secondaire en anglais au Québec est élargi aux enfants nés d’un père ou d’une mère ayant reçu son enseigneme­nt dans cette langue au Canada (« clause Canada »). Les lois québécoise­s doivent être publiées dans les deux langues officielle­s.

2002

Adoption du projet de loi 104 par le gouverneme­nt péquiste de Bernard Landry. Ce dernier élimine les écolespass­erelles permettant aux élèves passés par le réseau scolaire anglophone non subvention­né d’avoir accès à l’école publique en anglais.

2010

La « loi 104 » ayant été invalidée par la Cour suprême, le gouverneme­nt libéral de Jean Charest fait adopter le projet de loi 115 légalisant les écoles-passerelle­s pour les élèves dont le parcours scolaire est jugé « authentiqu­e ».

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