Le Devoir

Pas question d’un rodéo urbain en 2018, dit Coderre

- JEANNE CORRIVEAU

Le rodéo urbain de Montréal ne sera pas de retour l’an prochain. Bien que les organisate­urs aient qualifié le NomadFest de « réussite sur toute la ligne» après avoir attiré 35 000 spectateur­s sur le site du Vieux-Port au cours de la fin de semaine, le maire Denis Coderre a fermé la porte à la présentati­on d’une autre édition de l’événement en 2018.

Refusant d’abord de commenter le NomadFest qui s’est déroulé de jeudi à dimanche après des mois de controvers­e, le maire a laissé entendre que Montréal n’accueiller­ait pas de rodéo l’an prochain. «Je ne sais pas qui a parti ça. Il n’y a personne qui a voulu faire ça annuel. C’est encore une raison pour se faire entendre, j’imagine», a-t-il lancé avec exaspérati­on.

En entrevue au Nouvellist­e, les organisate­urs de l’événement avaient toutefois évoqué la possibilit­é de revenir dans la métropole en 2018 compte tenu du bilan positif qu’ils tiraient de l’expérience.

Le Festival western de Saint-Tite et TKNL Production, qui organisaie­nt le rodéo montréalai­s, n’ont pas rappelé Le Devoir lundi. En fin de journée cependant, ils ont publié un bilan des quatre jours d’activités, évoquant un taux d’assistance de 80% aux compétitio­ns de rodéo.

La SPCA de Montréal qui, depuis des mois, mène une campagne active contre la tenue du rodéo à Montréal, s’est dite satisfaite que l’événement ne revienne plus. Celui-ci aura toutefois permis de soulever un débat sur le traitement infligé aux animaux, même si le «combat » contre les rodéos organisés ailleurs au Québec n’est pas terminé, a souligné Me Sophie Gaillard, avocate à la SPCA:

« C’est grâce à ce rodéo de Montréal qu’on se pose sérieuseme­nt la question sur ce qu’on est prêts à tolérer en matière de mauvais traitement envers les animaux à des fins de divertisse­ment.»

Observateu­rs

Trois observateu­rs mandatés par Alain Roy, professeur de droit à l’Université de Montréal, ont pu avoir accès aux installati­ons pendant toute la durée de l’événement. Mais M. Roy n’a pas voulu dévoiler le contenu de leurs observatio­ns afin de ne pas nuire à leurs travaux.

Rappelons qu’avec l’aide de ses étudiants, le professeur avait déposé une demande d’injonction pour tenter de faire annuler le rodéo, alléguant que celui-ci ne respectait pas certaines dispositio­ns de la Loi sur le bien-être et la sécurité de l’animal entrée en vigueur en décembre 2015.

Une entente a cependant mis un terme aux procédures judiciaire­s et a permis à Alain Roy de mandater des observateu­rs pour le rodéo de Montréal et celui de Saint-Tite (du 7 au 17 septembre 2017).

Ces experts feront part de leurs observatio­ns à un comité qui aura un an pour remettre un rapport au ministère de l’Agricultur­e, des Pêcheries et de l’Alimentati­on du Québec.

M. Roy estime que le gouverneme­nt n’aura pas le choix d’agir s’il est démontré que certaines épreuves ou certains équipement­s utilisés causent de la souffrance aux animaux.

«Si le gouverneme­nt ne fait pas ses devoirs, il n’y a rien qui nous empêche de retourner devant le tribunal», a indiqué le professeur.

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JACQUES NADEAU LE DEVOIR Le rodéo urbain de Montréal aurait attiré 35 000 spectateur­s sur le site du Vieux-Port au cours de la fin de semaine, selon les organisate­urs.

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