Des membres du Congrès américain vantent Bombardier
Alors que Washington continue d’évaluer la plainte de Boeing contre Bombardier, des sénateurs et des membres du Congrès ont écrit aux autorités américaines pour leur rappeler de ne pas négliger l’impact économique de l’avionneur québécois au sud de la frontière.
Signée par quatre sénateurs et deux membres du Congrès du Kansas et de la Virginie-Occidentale, la lettre a été envoyée la semaine dernière au secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, ainsi qu’au représentant au Commerce, Robert Lighthizer.
Sans s’opposer aux moyens visant à contrer les «injustices» en matière de commerce international, les signataires rappellent que Bombardier et Boeing offrent du travail à des milliers d’Américains.
Ils encouragent ainsi Washington à travailler avec Boeing et Bombardier ainsi qu’avec le gouvernement canadien afin de trouver une «solution responsable» qui tient compte de l’impact économique des deux entreprises
aux États-Unis.
«Les employés de la compagnie [Bombardier] sont répartis dans 17 États, dont 2000 dans ceux que nous représentons», peut-on lire dans la lettre qu’a pu consulter La Presse canadienne. C’est notamment à Wichita, au Kansas, que se trouve l’usine d’avions d’affaires Learjet, où travaillent quelque 1500 personnes. En VirginieOccidentale, le constructeur d’avions et de trains compte un centre de services pour sa division des avions commerciaux. Au total, l’entreprise exploite quatre sites manufacturiers aux États-Unis pour ses divisions aéronautique et ferroviaire.
Les trois sénateurs républicains, les deux membres de la Chambre des représentants de la même allégeance ainsi que le sénateur démocrate Joe Manchin ajoutent qu’au cours des cinq dernières années, Bombardier a généré des retombées économiques de 14 milliards de dollars avec les fournisseurs américains.
Décision dans un mois
Le constructeur d’avions et de trains attend la décision du département américain du Commerce, qui devrait annoncer le 25 septembre s’il impose ou non des mesures punitives sur les avions CSeries exportés au sud de la frontière.
Boeing a déposé une plainte contre son rival québécois, alléguant que des subventions lui avaient permis de vendre ses avions commerciaux à des prix « dérisoires ». Le géant de Chicago demande l’imposition d’un droit compensatoire d’au moins 79,41 % ainsi qu’un droit antidumping de 79,82 % sur les ventes de CSeries aux États-Unis.
Les signataires de la lettre soulignent que, même si l’assemblage final de l’appareil s’effectue à Mirabel, dans les Laurentides, plus de la moitié du contenu de chaque avion provient de fournisseurs américains. Ceux-ci ajoutent que des essais en vol de la CSeries ont été effectués à Wichita, ce qui a généré des emplois directs au Kansas.
Selon un porte-parole de Bombardier, il est normal que ces membres du Congrès expriment leur intérêt pour cette affaire. « Cette lettre soulève des enjeux importants que le gouvernement des États-Unis devrait prendre en considération, écrit Simon Letendre dans une déclaration transmise à La Presse canadienne. Loin d’être une menace pour l’industrie aéronautique américaine comme le prétend faussement Boeing, Bombardier et le programme CSeries génèrent des milliards de dollars en retombées économiques pour cette industrie.»