Les menaces du président Trump mobilisent les industriels américains
Les menaces répétées du président américain, Donald Trump, de déchirer l’Accord de libre-échange nordaméricain (ALENA) ont eu pour effet de réveiller et de mobiliser les industriels américains pour le défendre.
C’est du moins ce que dit constater Raymond Bachand, qui représente le Québec auprès des négociateurs canadiens qui participent à la renégociation de l’ALENA avec les États-Unis et le Mexique. Le président Trump a, pour une troisième fois cette fin de semaine, menacé de se retirer de l’entente, la qualifiant de « pire entente commerciale de tous les temps».
«Les déclarations du président ont réveillé les secteurs économiques et au Canada et aux États-Unis à savoir qu’ils devaient s’occuper de leurs affaires », a déclaré M. Bachand à l’issue d’une rencontre avec des représentants du secteur agroalimentaire québécois en compagnie des ministres de l’Économie, Dominique Anglade, et de l’Agriculture, Laurent Lessard. «Non seulement la US Chamber of Commerce, mais les grandes associations industrielles se mobilisent, parlent au Congrès, parlent à leurs gouverneurs en disant: c’est une entente qui fonctionne bien pour nous y compris dans le secteur agroalimentaire», a ajouté M. Bachand. Il a rappelé que les emplois de neuf millions d’Américains dépendent du commerce avec le Canada.
La ministre Anglade, de son côté, a classé les menaces du président Trump dans la catégorie des opinions. «Le président américain peut certainement émettre ses opinions. Cela dit, avant de parler de retrait, il y a beaucoup d’étapes à franchir et nous sommes plusieurs à travailler pour faire en sorte que nous ayons un accord renégocié.»
Trump croit au libre-échange
Un allié de Donald Trump assure que le président des ÉtatsUnis croit au libre-échange et que les Canadiens doivent prendre ses propos avec un grain de sel. Le gouverneur du Maine, Paul LePage, qui était à Charlottetown lundi pour une rencontre entre les premiers ministres de l’est du Canada et les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre, a indiqué avoir parlé à Donald Trump à ce sujet. Selon lui, tous les enjeux liés à l’Accord de libre-échange nordaméricain (ALENA) «peuvent être réglés».
M. Trump a répété ses critiques sur l’ALENA, lundi, durant une conférence de presse avec le président de la Finlande, parlant de nouveau de l’un des pires accords commerciaux de l’histoire. Le président a soutenu que les ÉtatsUnis devront probablement amorcer le processus de résiliation avant d’obtenir un accord équitable.
«Il s’agit d’une entente à sens unique — et cela inclut le Canada, en passant. Beaucoup de respect pour le Canada, beaucoup d’amour pour le Canada, mais il s’agit d’une entente à sens unique pour le Canada et pour le Mexique […] La situation est injuste depuis trop longtemps», a déclaré M. Trump.
Neuf millions d’Américains dépendent du commerce avec le Canada
L’importance du commerce transfrontalier
Les premiers ministres de l’est du Canada et les gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre ont mis fin à leur rencontre par une résolution soulignant l’importance du commerce transfrontalier pour leur économie respective.
Le gouverneur du Connecticut, le démocrate Dannel Malloy, a dit espérer que le discours politique émanant de Washington n’empêchera pas de rafraîchir et de moderniser l’ALENA.
Le gouverneur du Vermont, le républicain Philip Scott, a affirmé que les gouverneurs réalisent l’importance de la relation commerciale avec le Canada et a estimé que le bon sens mènera à une entente mutuellement bénéfique.