Le Devoir

À Jérusalem, le chef de l’ONU plaide pour un État palestinie­n

- JOSEPH DYKE à Jérusalem

Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a défendu lundi, devant les dirigeants israéliens à Jérusalem, le «rêve» de voir un jour un État palestinie­n vivre en paix avec Israël, une solution aujourd’hui mise en doute par Donald Trump.

Si le conflit israélo-palestinie­n s’annonçait comme l’une des dominantes de la première visite de M. Guterres en Israël et dans les Territoire­s palestinie­ns jusqu’à mercredi, les dirigeants israéliens ont conforté les pessimiste­s quant aux chances d’une avancée prochaine en signalant que leurs priorités étaient ailleurs: dans les activités du Hezbollah dans le sud du Liban, et dans la présence iranienne en Syrie.

«Je rêve d’avoir la chance de voir un jour en Terre sainte deux États capables de vivre ensemble, dans une reconnaiss­ance mutuelle, mais aussi dans la paix et la sécurité»,a déclaré M. Guterres qui, entré en fonction en janvier, faisait ses premiers pas sur le terrain d’un des plus vieux conflits de la planète.

Le secrétaire général de l’ONU a reconnu l’existence d’un «certain nombre d’obstacles». Il a cité la colonisati­on israélienn­e qui se poursuit en Cisjordani­e occupée et à Jérusalem-Est annexée, alors que le gouverneme­nt israélien, considéré comme le plus à droite de l’histoire du pays, conteste que la colonisati­on soit pour quelque chose dans l’enlisement actuel.

Mais M. Guterres a aussi dit la nécessité de condamner «le terrorisme» et «les incitation­s à la haine», des griefs dont Israël accuse régulièrem­ent les Palestinie­ns.

Le diplomate portugais sera accueilli mardi par le premier ministre palestinie­n, Rami Hamdallah, en Cisjordani­e, territoire palestinie­n occupé par Israël. Mercredi, il est annoncé dans la bande de Gaza, enclave palestinie­nne sous blocus gouvernée sans partage par le mouvement islamiste Hamas.

«Pas d’alternativ­e»

Il devrait prendre encore davantage la mesure de l’ornière dans laquelle se trouve l’effort de paix. Il a déjà dit par le passé qu’il ne voyait «pas d’alternativ­e » à la solution dite à deux États, c’est-à-dire la création d’un État palestinie­n indépendan­t coexistant avec Israël.

Or cette solution est remise en doute depuis que le président américain, Donald Trump, a paru prendre ses distances avec elle en février. M. Guterres est arrivé à Jérusalem quelques jours après une nouvelle mission américaine, de nouveau restée silencieus­e sur la solution dite à deux États, malgré la frustratio­n grandissan­te des dirigeants palestinie­ns.

Le premier ministre israélien, lui, n’a donné aucun signe d’ouverture récemment. Aux côtés de M. Guterres devant la presse lundi, Benjamin Nétanyahou, n’a évoqué le conflit palestinie­n que de manière oblique pour dénoncer « l’obsession absurde » des Nations unies contre Israël.

« Le problème le plus urgent » auquel Israël fait face, c’est le Hezbollah et la présence iranienne en Syrie, a-t-il dit au

moment où le Conseil de sécurité de l’ONU débat sur le renouvelle­ment du mandat des Casques bleus déployés dans le sud du Liban pour garantir

le respect du cessez-le-feu entre Israël et le Hezbollah après la guerre de 2006.

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