Le Devoir

Monde L’ONU condamne à l’unanimité le dernier tir nord-coréen

- PHILIPPE RATER à New York

Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné « fermement» mardi le tir par la Corée du Nord d’un missile balistique qui a sur volé le Japon, dans une déclaratio­n approuvée à l’unanimité par ses 15 membres après trois heures de réunion.

Il « demande à tous les États membres d’appliquer strictemen­t et pleinement» les résolution­s de l’ONU, dont celles imposant des sanctions économique­s à la Corée du Nord, ajoute cette déclaratio­n, lue dans la salle officielle du Conseil par son président en exercice, l’ambassadeu­r égyptien.

Dans la matinée, le président américain, Donald Trump, avait assuré que « toutes les options étaient sur la table» des ÉtatsUnis. Mais son ton était resté très mesuré par comparaiso­n avec «le feu et la colère» promis il y a un mois à Pyongyang.

La Corée du Nord, qui a admis avoir tiré un missile de moyenne portée au-dessus du Japon, a invoqué le droit à l’autodéfens­e face aux «intentions hostiles » affichées par les ÉtatsUnis, qui participen­t actuelleme­nt à des manoeuvres militaires annuelles avec Séoul.

Pour Washington, l’enjeu était de garder l’unité internatio­nale avec Moscou et Pékin, premiers soutiens de Pyongyang. Début août, après un mois de discussion­s ardues, les États-Unis avaient réussi à convaincre la Chine et la Russie d’adopter de nouvelles sanctions économique­s contre Pyongyang.

Volonté d’unité du Conseil

La simple adoption par le Conseil de sécurité d’une déclaratio­n traduit toutefois la reconnaiss­ance d’une absence d’options pour l’ONU afin de contraindr­e la Corée du Nord à négocier sur ses programmes d’armement. Elle montre cependant «une claire volonté d’unité des membres du Conseil de réagir dès aujourd’hui », mardi, dans la foulée du tir nord-coréen, fait valoir un diplomate sous couvert d’anonymat.

L’unité «fait passer un message de fermeté qui compte», relève Manuel Lafont Rapnouil, de l’institut de recherche European Council on Foreign Relations.

La déclaratio­n, écrite par les États-Unis et proposée à ses partenaire­s du Conseil de sécurité, évoque des « actions scandaleus­es et des menaces contre un autre État membre de l’ONU » et réclame « leur arrêt immédiat ». Par ces actions, la Corée du Nord «sape délibéréme­nt la paix et la stabilité régionales », souligne le texte.

Dans sa première réaction au tir du missile nord-coréen, la Chine, principal allié et partenaire commercial de la Corée du Nord, avait appelé toutes les parties à la retenue. Si la situation est à un « tournant », «les pressions et les sanctions» contre Pyongyang « ne peuvent fondamenta­lement résoudre le problème», avait affirmé Pékin.

La Russie s’est dite «extrêmemen­t préoccupée », dénonçant une «tendance» à «l’escalade» des tensions. Des condamnati­ons sont également venues de France, du Royaume-Uni ou du patron de l’ONU, António Guterres. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a exhorté Pyongyang à «s’abstenir de toute nouvelle action provocatri­ce ».

Dans sa déclaratio­n, le Conseil réaffirme aussi son engagement à trouver une solution pacifique, diplomatiq­ue et politique à la crise avec la Corée du Nord. Mais toute discussion est gelée depuis plusieurs années et aucune perspectiv­e d’en relancer n’apparaît aujourd’hui.

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JUNG YEON-JA AGENCE FRANCE-PRESSE La Corée du Nord a confirmé avoir tiré un missile à moyenne portée mardi au-dessus du Japon.

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