Monde L’ONU condamne à l’unanimité le dernier tir nord-coréen
Le Conseil de sécurité de l’ONU a condamné « fermement» mardi le tir par la Corée du Nord d’un missile balistique qui a sur volé le Japon, dans une déclaration approuvée à l’unanimité par ses 15 membres après trois heures de réunion.
Il « demande à tous les États membres d’appliquer strictement et pleinement» les résolutions de l’ONU, dont celles imposant des sanctions économiques à la Corée du Nord, ajoute cette déclaration, lue dans la salle officielle du Conseil par son président en exercice, l’ambassadeur égyptien.
Dans la matinée, le président américain, Donald Trump, avait assuré que « toutes les options étaient sur la table» des ÉtatsUnis. Mais son ton était resté très mesuré par comparaison avec «le feu et la colère» promis il y a un mois à Pyongyang.
La Corée du Nord, qui a admis avoir tiré un missile de moyenne portée au-dessus du Japon, a invoqué le droit à l’autodéfense face aux «intentions hostiles » affichées par les ÉtatsUnis, qui participent actuellement à des manoeuvres militaires annuelles avec Séoul.
Pour Washington, l’enjeu était de garder l’unité internationale avec Moscou et Pékin, premiers soutiens de Pyongyang. Début août, après un mois de discussions ardues, les États-Unis avaient réussi à convaincre la Chine et la Russie d’adopter de nouvelles sanctions économiques contre Pyongyang.
Volonté d’unité du Conseil
La simple adoption par le Conseil de sécurité d’une déclaration traduit toutefois la reconnaissance d’une absence d’options pour l’ONU afin de contraindre la Corée du Nord à négocier sur ses programmes d’armement. Elle montre cependant «une claire volonté d’unité des membres du Conseil de réagir dès aujourd’hui », mardi, dans la foulée du tir nord-coréen, fait valoir un diplomate sous couvert d’anonymat.
L’unité «fait passer un message de fermeté qui compte», relève Manuel Lafont Rapnouil, de l’institut de recherche European Council on Foreign Relations.
La déclaration, écrite par les États-Unis et proposée à ses partenaires du Conseil de sécurité, évoque des « actions scandaleuses et des menaces contre un autre État membre de l’ONU » et réclame « leur arrêt immédiat ». Par ces actions, la Corée du Nord «sape délibérément la paix et la stabilité régionales », souligne le texte.
Dans sa première réaction au tir du missile nord-coréen, la Chine, principal allié et partenaire commercial de la Corée du Nord, avait appelé toutes les parties à la retenue. Si la situation est à un « tournant », «les pressions et les sanctions» contre Pyongyang « ne peuvent fondamentalement résoudre le problème», avait affirmé Pékin.
La Russie s’est dite «extrêmement préoccupée », dénonçant une «tendance» à «l’escalade» des tensions. Des condamnations sont également venues de France, du Royaume-Uni ou du patron de l’ONU, António Guterres. La chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, a exhorté Pyongyang à «s’abstenir de toute nouvelle action provocatrice ».
Dans sa déclaration, le Conseil réaffirme aussi son engagement à trouver une solution pacifique, diplomatique et politique à la crise avec la Corée du Nord. Mais toute discussion est gelée depuis plusieurs années et aucune perspective d’en relancer n’apparaît aujourd’hui.