AUJOURD’HUI
Pendant que le Texas compte ses morts, la Louisiane subit la violence des éléments
Actualités › Harvey en Louisiane. La tempête tropicale a quitté le Texas pour l’État voisin de la Louisiane, laissant derrière elle des scènes de désolation.
La tempête dévastatrice Harvey s’est déplacée mercredi en Louisiane, laissant dans son sillage au Texas des scènes de désolation et des morts, à l’image des six membres d’une même famille qui ont péri dans leur fourgonnette.
Le sort fatal de ce couple et de quatre de ses arrièrepetits-enfants, âgés de 6 à 16 ans et qui étaient portés disparus depuis dimanche, a été confirmé par le shérif du comté de Harris.
À l’image de ces décès connus après plusieurs jours, les autorités redoutent de découvrir de nouvelles victimes. Les autorités ont jusqu’ici comptabilisé quelque 35 décès liés à la tempête.
Mais le niveau des inondations a commencé à baisser dans certaines parties de Houston, la métropole texane largement sinistrée par la catastrophe climatique.
Sur des milliers de kilomètres carrés de ces vastes étendues du sud de l’Amérique, les secouristes restaient engagés dans une course contre la montre pour retrouver des rescapés.
L’eau continuait de recouvrir des centaines de kilomètres carrés, mais de tout premiers signes augurant d’un lointain retour à la normale étaient visibles: réouverture de magasins et d’axes routiers, habitants rentrant chez eux pour nettoyer, etc. Les deux aéroports de la ville ont aussi commencé à reprendre petit à petit leurs activités.
Toutefois, dans d’autres régions côtières à la limite de la Louisiane et du Texas, les bourrasques de pluie ont continué à semer le chaos. Notamment dans les zones de Beaumont et de Port Arthur, qui ont reçu 50cm de précipitations durant la nuit.
«Il y a beaucoup de bébés et de personnes âgées coincés actuellement dans leurs maisons [à Port Arthur]. Ils ont de l’eau jusqu’à la poitrine», a expliqué à l’AFP Justin Coleman, un bénévole qui a roulé de Fort Worth dans un convoi de trois jeeps tractant des bateaux destinés au secours.
«Nous sommes en liaison radio [avec les sauveteurs] et toutes les 30 secondes il y a une
nouvelle personne secourue», at-il ajouté.
À Houston, métropole soumise à un couvre-feu nocturne pour éviter les pillages, «il est probable que les inondations catastrophiques vont se poursuivre pendant des jours après l’arrêt de la pluie », a averti la ministre
de la Sécurité intérieure par intérim, Elaine Duke.
Alors qu’en Louisiane, un État encore profondément meurtri par le passage de l’ouragan Katrina en 2005, des pluies torrentielles continuaient de s’abattre après que Harvey, un ouragan désormais classé tempête tropicale, a touché de nouveau terre vers 5h00 du matin à l’ouest de la ville de Cameron.
Selon les autorités, environ 30% du comté de Harris, qui inclut Houston et ses 2,3 millions d’habitants, serait inondé. De 30 000 à 40 000 habitations seraient endommagées.
Dans le comté de Harris, une évacuation a été ordonnée pour les personnes vivant dans un rayon de 2,4 kilomètres autour d’une usine du groupe français Arkema, une « mesure de précaution» en raison des produits chimiques sur le site.
Les dégâts provoqués par la tempête pourraient atteindre les 42 milliards de dollars, selon des modélisations, faisant figurer Harvey sur la liste des cinq tempêtes les plus coûteuses jamais enregistrées aux États-Unis.
Le président Donald Trump s’est rendu mardi dans les régions du Texas sinistrées où, drapeau de l’État en main, il s’est posé en rassembleur face à cette catastrophe d’une ampleur historique.
« Toutes mes pensées et bien davantage accompagnent les formidables habitants du Texas!», a encore tweeté M. Trump. Il doit y revenir samedi et pourrait se rendre en Louisiane et rencontrer des personnes évacuées, ce qu’il n’a pas fait mardi.
À Winnie, au sud-ouest de Houston, Sheryl Kunai, une femme de 57 ans, se désespérait de ne pouvoir rentrer chez elle, coincée dans une chambre d’hôtel. Après avoir subi le traumatisme d’être ballottée dans les inondations au volant de sa voiture. Ce que je redoute le plus est de rouler dans l’eau», assurait-elle. «Je préfère attendre encore un jour de plus plutôt que tenter le diable».