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Pendant que le Texas compte ses morts, la Louisiane subit la violence des éléments

- ELODIE CUZIN MICHAEL MATHES à La Nouvelle-Orléans

Actualités › Harvey en Louisiane. La tempête tropicale a quitté le Texas pour l’État voisin de la Louisiane, laissant derrière elle des scènes de désolation.

La tempête dévastatri­ce Harvey s’est déplacée mercredi en Louisiane, laissant dans son sillage au Texas des scènes de désolation et des morts, à l’image des six membres d’une même famille qui ont péri dans leur fourgonnet­te.

Le sort fatal de ce couple et de quatre de ses arrièrepet­its-enfants, âgés de 6 à 16 ans et qui étaient portés disparus depuis dimanche, a été confirmé par le shérif du comté de Harris.

À l’image de ces décès connus après plusieurs jours, les autorités redoutent de découvrir de nouvelles victimes. Les autorités ont jusqu’ici comptabili­sé quelque 35 décès liés à la tempête.

Mais le niveau des inondation­s a commencé à baisser dans certaines parties de Houston, la métropole texane largement sinistrée par la catastroph­e climatique.

Sur des milliers de kilomètres carrés de ces vastes étendues du sud de l’Amérique, les secouriste­s restaient engagés dans une course contre la montre pour retrouver des rescapés.

L’eau continuait de recouvrir des centaines de kilomètres carrés, mais de tout premiers signes augurant d’un lointain retour à la normale étaient visibles: réouvertur­e de magasins et d’axes routiers, habitants rentrant chez eux pour nettoyer, etc. Les deux aéroports de la ville ont aussi commencé à reprendre petit à petit leurs activités.

Toutefois, dans d’autres régions côtières à la limite de la Louisiane et du Texas, les bourrasque­s de pluie ont continué à semer le chaos. Notamment dans les zones de Beaumont et de Port Arthur, qui ont reçu 50cm de précipitat­ions durant la nuit.

«Il y a beaucoup de bébés et de personnes âgées coincés actuelleme­nt dans leurs maisons [à Port Arthur]. Ils ont de l’eau jusqu’à la poitrine», a expliqué à l’AFP Justin Coleman, un bénévole qui a roulé de Fort Worth dans un convoi de trois jeeps tractant des bateaux destinés au secours.

«Nous sommes en liaison radio [avec les sauveteurs] et toutes les 30 secondes il y a une

nouvelle personne secourue», at-il ajouté.

À Houston, métropole soumise à un couvre-feu nocturne pour éviter les pillages, «il est probable que les inondation­s catastroph­iques vont se poursuivre pendant des jours après l’arrêt de la pluie », a averti la ministre

de la Sécurité intérieure par intérim, Elaine Duke.

Alors qu’en Louisiane, un État encore profondéme­nt meurtri par le passage de l’ouragan Katrina en 2005, des pluies torrentiel­les continuaie­nt de s’abattre après que Harvey, un ouragan désormais classé tempête tropicale, a touché de nouveau terre vers 5h00 du matin à l’ouest de la ville de Cameron.

Selon les autorités, environ 30% du comté de Harris, qui inclut Houston et ses 2,3 millions d’habitants, serait inondé. De 30 000 à 40 000 habitation­s seraient endommagée­s.

Dans le comté de Harris, une évacuation a été ordonnée pour les personnes vivant dans un rayon de 2,4 kilomètres autour d’une usine du groupe français Arkema, une « mesure de précaution» en raison des produits chimiques sur le site.

Les dégâts provoqués par la tempête pourraient atteindre les 42 milliards de dollars, selon des modélisati­ons, faisant figurer Harvey sur la liste des cinq tempêtes les plus coûteuses jamais enregistré­es aux États-Unis.

Le président Donald Trump s’est rendu mardi dans les régions du Texas sinistrées où, drapeau de l’État en main, il s’est posé en rassembleu­r face à cette catastroph­e d’une ampleur historique.

« Toutes mes pensées et bien davantage accompagne­nt les formidable­s habitants du Texas!», a encore tweeté M. Trump. Il doit y revenir samedi et pourrait se rendre en Louisiane et rencontrer des personnes évacuées, ce qu’il n’a pas fait mardi.

À Winnie, au sud-ouest de Houston, Sheryl Kunai, une femme de 57 ans, se désespérai­t de ne pouvoir rentrer chez elle, coincée dans une chambre d’hôtel. Après avoir subi le traumatism­e d’être ballottée dans les inondation­s au volant de sa voiture. Ce que je redoute le plus est de rouler dans l’eau», assurait-elle. «Je préfère attendre encore un jour de plus plutôt que tenter le diable».

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JAY JANNER ASSOCIATED PRESS Des secouriste­s aident une femme évacuée de sa maison, à Beaumont, à se rendre à bord d’un bateau de sauvetage. Cette ville du Texas a encore reçu 50cm de précipitat­ions durant la nuit de mardi à mercredi.

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