Le Devoir

Le purgatoire du député Gaétan Lelièvre achève

- MARIE-MICHÈLE SIOUI à Saint-Eustache

Le Parti québécois, réuni en caucus présession­nel pour deux jours, a fait de la santé le thème central de ses échanges mercredi. Mais plusieurs autres sujets ont fait irruption dans les échanges avec la presse. Tour d’horizon.

Lisée prêt à réintégrer Lelièvre. Le chef du PQ, Jean-François Lisée, s’est montré ouvert à réintégrer le député de Gaspé, Gaétan Lelièvre, au sein de son caucus. Il a déclaré s’être entretenu avec l’élu, qui siège comme indépendan­t depuis le mois de mai, en raison de révélation­s concernant des gestes qu’il a posés pendant qu’il était directeur général de la Ville de Gaspé, en 20082009. «Gaétan a été suspendu, il s’est excusé auprès de ses électeurs, auprès du Parti québécois, et ça, c’est quelque chose qu’on a rarement vu de la part d’un député qui est en difficulté, qui a mis sa formation politique en difficulté», a souligné le chef péquiste. Gaétan Lelièvre a reconnu avoir accepté des cadeaux de la firme d’ingénierie Roche, notamment des billets pour un concert au Centre Bell ou de l’aide pour vendre son bateau. «J’ai dit à ce moment-là [en mai] que sa suspension allait durer un certain temps, qu’on serait très attentifs à deux choses: d’abord, est-ce qu’il y a de nouvelles informatio­ns de caractère politique ou éthique qui viendraien­t alimenter la discussion? Il n’y en a pas eu. Est-ce que les enquêteurs,

l’UPAC et le commissair­e à l’éthique, avec les informatio­ns qui avaient été divulguées, ont décidé d’ouvrir une enquête? Ils ne l’ont pas fait», a déclaré Jean-François Lisée. Il a refusé de s’avancer davantage, laissant le soin au caucus du parti de prendre une décision définitive. «Les gens jugeront de l’idée qu’on se fait de la justice. Lorsque quelqu’un a reconnu ses torts, qu’il y a eu sanction, il y a un moment où ça se termine », a-t-il tout de même déclaré, après avoir souligné la «très grande complicité» que Gaétan Lelièvre a réussi à «rétablir dans son comté à travers cette épreuve». Le PQ prêt à déchirer l’entente avec la FMOQ.

S’il est élu, le PQ reniera l’entente que vient tout juste de signer le gouverneme­nt Couillard avec les médecins omnipratic­iens. Jean-François Lisée a demandé un mandat électoral fort « pour avoir un moment de vérité sur la rémunérati­on » des médecins qu’il entend geler. «Nous allons leur dire: la population a parlé, rasseyonsn­ous, ouvrons ces contrats et faisons du travail pour le bien des Québécois », a déclaré le chef du PQ. Il a reproché à l’actuel chef de la Coalition avenir Québec, François Legault, d’être à l’origine de la «pire décision des finances publiques du siècle», puisqu’il a introduit le principe de rémunérati­on des médecins en tenant compte de la moyenne canadienne quand il était ministre de la Santé, en 2002-2003. « Oui, [M. Legault était au PQ], a-t-il reconnu. Ça n’empêche pas qu’il a pris une très mauvaise décision. » Son parti propose une nouvelle norme pour la rémunérati­on; une «norme québécoise tenant compte de la part de la richesse que la société consent à verser à ses médecins». Jean-François Lisée a par ailleurs rappelé que le gouverneme­nt Couillard a lui-même rouvert une entente conclue avec les médecins et dit estimer que le rattrapage salarial de ces praticiens était terminé. Le salaire annuel moyen des omnipratic­iens est de 290 000 $. Les spécialist­es gagnent quant à eux 475 000 $ par année, en moyenne.

Lisée prêt pour le vote de confiance. En vertu d’une décision qu’il a prise en janvier, Jean-François Lisée se soumettra le 9 septembre à un vote de confiance des militants du PQ, qui seront alors réunis en congrès. Le chef, qui a été élu l’an dernier avec 50,63 % des voix, a dit ne pas regretter son choix. «Je suis très confiant», a-t-il déclaré. Son élection à la tête du PQ a d’abord fait bouger les sondages en sa faveur, mais la vapeur s’est renversée depuis. Un sondage dévoilé il y a quelques jours lui accordait la faveur de 13% des électeurs quant au choix du chef politique qui ferait le meilleur premier ministre du Québec. Le portrait n’était guère plus reluisant chez les sympathisa­nts péquistes, qui étaient 59% à croire qu’il ferait le meilleur premier ministre. Le PQ a vécu la démission du chef Bernard Landry en 2005, après qu’il eut obtenu un vote de confiance de 76%. Quel pourcentag­e vise Jean-François Lisée? «J’ai décidé de ne pas verser dans la numérologi­e», a-t-il répondu quand on lui a posé la question.

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PAUL CHIASSON LE DEVOIR Le chef du Parti québécois, Jean-François Lisée, a réuni son caucus à Saint-Eustache en prévision de la rentrée parlementa­ire.

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