La justice suspend l’abolition d’une immense réserve naturelle d’Amazonie
Brasília — La justice brésilienne a suspendu mercredi un récent décret ayant abrogé le statut d’une gigantesque réserve naturelle d’Amazonie pour y autoriser l’exploitation minière privée, qui avait déclenché un tollé.
Un tribunal fédéral a annoncé à Brasília «une injonction pour la suspension immédiate de toute mesure administrative » visant à supprimer cette réserve, de la taille du Danemark, connue sous le nom de Renca.
L’injonction signée par le juge Rolando Spanholo suspend «toute éventuelle mesure administrative fondée sur le décret » ayant abrogé la réserve, à cheval entre les États brésiliens du Para et d’Amapa, dans le nord du pays.
Un décret présidentiel avait mis fin la semaine dernière à cette réserve de plus de quatre millions d’hectares pour qu’elle puisse être désormais exploitée par des entreprises minières privées, alors que jusqu’ici l’exploitation en était réservée aux compagnies publiques.
Les critiques avaient immédiatement fusé du Brésil et de l’étranger, expliquant que l’ouverture à l’exploitation privée de cette réserve délimitée en 1984 allait aggraver la déforestation et le recul de la biodiversité tout en nuisant aux ethnies indigènes vivant sur place.
Des ONG de défense de l’environnement, des partis politiques, le mannequin brésilien Gisele Bundchen, l’acteur américain Leonardo DiCaprio et jusqu’au clergé catholique étaient montés au créneau contre le décret du président conservateur Michel Temer.
En dépit de ses dénégations, le gouvernement est régulièrement accusé par des ONG de brader la forêt amazonienne sous la pression du puissant lobby agricole et des intérêts des compagnies minières.
Un décret présidentiel avait mis fin à cette réserve de plus de quatre millions d’hectares pour qu’elle puisse être désormais exploitée par des entreprises minières privées