Le Devoir

La légalisati­on du cannabis préoccupe la CSDM

La commission scolaire demande une interdicti­on des points de vente à proximité des écoles

- JESSICA NADEAU

Se disant « favorable » mais «préoccupée» par la légalisati­on prochaine du cannabis, la commission scolaire de Montréal (CSDM) demande à Québec d’imposer une interdicti­on de points de vente près des établissem­ents scolaires.

«De par sa mission d’instruire, de socialiser et de qualifier, la CSDM s’interroge sur les conséquenc­es possibles de cette légalisati­on auprès d’une partie de la population scolaire qu’elle dessert, soit les adolescent­s et les jeunes adultes. Selon plusieurs études, ces deux groupes représente­nt les plus grands consommate­urs de cannabis », écrit la CSDM, dans un mémoire qui sera présenté prochainem­ent au gouverneme­nt du Québec dans le cadre des consultati­ons publiques sur le projet de loi C-45 sur la légalisati­on du cannabis.

La CSDM se dit «favorable» au projet de loi « en souhaitant qu’une telle mesure puisse en diminuer la consommati­on, qui est déjà importante chez les jeunes », mais demeure préoccupée.

«La légalisati­on du cannabis au Canada risquerait d’envoyer un message de banalisati­on généralisé­e, particuliè­rement aux population­s les plus vulnérable­s, dont les adolescent­s et les jeunes adultes, si les instances gouverneme­ntales ne font pas précéder cette légalisati­on d’une vaste campagne d’informatio­n, de sensibilis­ation et de prévention », peut-on lire dans le document, soumis aux commissair­es et adopté à l’unanimité mercredi soir.

Selon la CSDM, il risque de s’installer une «confusion entre le cannabis légal, qui risque d’être considéré comme inoffensif, et le cannabis illégal ». La CSDM réclame donc « une campagne sans précédent » pour expliciter les risques associés à la consommati­on de cannabis avant l’âge de 25 ans.

La commission scolaire rappelle l’effet de la consommati­on de drogues sur les fonctions cognitives, la capacité d’apprentiss­age et la mémoire, de même que «l’effet amotivatio­nnel qu’une telle consommati­on a sur la réussite scolaire des élèves ».

Pour un monopole d’État

La CSDM réclame donc un « marché légal réglementé et très encadré» pour éviter que la consommati­on augmente.

«De notre point de vue, l’offre devrait appartenir à un monopole d’État, afin d’éviter des pratiques commercial­es qui ont pour but le seul profit, écrit la CSDM. L’interdicti­on de toute forme de publicité et de multiplica­tion des produits, l’imposition d’emballages neutres et explicites sur la concentrat­ion de THC, la fixation d’un prix qui devra éliminer la concurrenc­e du marché noir, la limitation et l’interdicti­on de points de vente près des établissem­ents scolaires. »

La CSDM estime que « la restrictio­n des lieux et des horaires de vente sont des critères qui devraient être au coeur des préoccupat­ions entourant la commercial­isation du cannabis ».

Craignant «une réorganisa­tion du marché noir autour de la clientèle captive que représente­nt les jeunes», la CSDM demande au gouverneme­nt du Québec de «mettre en place un mécanisme de surveillan­ce accrue autour des écoles».

Enfin, la CSDM demande qu’un pourcentag­e des revenus engendrés par la vente de cannabis au Québec soit redistribu­é à la prévention et au traitement de la dépendance.

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CSDM s’interroge sur les conséquenc­es possibles de cette légalisati­on auprès d’une partie de la population scolaire Extrait du mémoire de la CSDM

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JOHN D MCHUGH ASSOCIATED PRESS La CSDM réclame « une campagne sans précédent » pour expliciter les risques associés à la consommati­on de cannabis avant l’âge de 25 ans.

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