Le Devoir

Lire aussi › Possible hausse des prix de l’essence en vue. Quinze raffinerie­s texanes étaient fermées mercredi.

L’augmentati­on du litre à Montréal pourrait se répéter ailleurs, selon le CAA-Québec

- FRANÇOIS DESJARDINS

La hausse du prix de l’essence à certains endroits mercredi à Montréal survient alors que le cours de l’essence continue de grimper en Bourse à New York, mais la suite des choses demeure incertaine dans la mesure où l’industrie tente encore d’évaluer les dommages aux installati­ons texanes touchées par les inondation­s.

Le cours de l’essence raffinée sur le NYMEX a bondi de 6,8 %, à 1,90 $US le gallon, une nouvelle augmentati­on qui reflète vraisembla­blement des positions spéculatri­ces sur l’état des installati­ons fermées et le temps qui pourrait être nécessaire pour les redémarrer.

Selon le départemen­t américain de l’Énergie, 15 raffinerie­s texanes représenta­nt 21% de la production américaine étaient fermées mercredi ou en voie de l’être. Elles sont situées notamment près de Houston et de Corpus Christi. Cinq autres installati­ons représenta­nt 8% de la production américaine­s fonctionna­ient au ralenti.

Le prix de l’essence est en hausse depuis plusieurs jours aux États-Unis. À Montréal, des

«L’augmentati­on qu’on a vue à Montréal est assurément le résultat de ce qui se passe aux États-Unis Annie Gauthier, porte-parole du CAA-Québec

stations ont fait passer le prix du litre de 1,16$ à 1,26 $, mais le mouvement n’était pas généralisé. En Estrie, par exemple, le prix tournait autour de 1,09$ ou 1,10$, comparativ­ement à 1,13$ à Québec. «Mais la vague va probableme­nt suivre ailleurs au Québec, selon toute vraisembla­nce», a dit une porte-parole du CAA-Québec, Annie Gauthier.

«L’augmentati­on qu’on a vue à Montréal est assurément le résultat de ce qui se passe aux États-Unis, dans un contexte où les raffinerie­s concernées ont réduit de beaucoup leur production », a ajouté Mme Gauthier.

Par ailleurs, des raffinerie­s qui ne sont pas directemen­t touchées par l’ouragan n’ont pas assez de pétrole à raffiner, car certains pipelines ont été mis hors service en raison des événements. En début de semaine, toujours selon le gouverneme­nt américain, 22 navires transporta­nt 15,3 millions de barils de pétrole étaient incapables de décharger leur cargaison dans les différents ports touchés.

Valero, par exemple, était en train de redémarrer certaines installati­ons mercredi alors que d’autres demeuraien­t fermées, en raison des inondation­s et des interrupti­ons de courant susceptibl­es de déranger les activités.

Ces perturbati­ons affectent tout le marché nord-américain, a indiqué l’Associatio­n canadienne des carburants. «L’Accord de libreéchan­ge nord-américain s’applique aussi à l’énergie, la frontière est ouverte et il n’y a pas de barrière à l’entrée. C’est un marché continenta­l», a

dit lors d’un entretien son viceprésid­ent pour l’est du Canada, Carol Montreuil. «Le Québec et l’Ontario ne sont pas protégés des soubresaut­s américains. » «Même si les inventaire­s étaient bons juste avant Harvey, les spéculateu­rs regardent ça [les arrêts de raffinage] et se demandent combien de temps ça pourra durer, a dit M. Montreuil. Tout le monde est tributaire de ce qui va se passer sur le NYMEX [où se négocient des contrats sur l’essence de gros]. »

Selon l’Associatio­n canadienne des carburants, les États-Unis ont exporté vers le Canada environ 500 000 barils par jour de produits pétroliers, ce qui comprend les carburants de transport. « En 2016, le Canada a importé 21,6 millions de barils d’essence des États-Unis seulement », a-t-elle indiqué sur son site Internet.

De plus, l’impact sur le secteur énergétiqu­e de l’Est canadien est généraleme­nt plus fort que dans l’Ouest en raison des échanges pétroliers NordSud avec les États-Unis.

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JOE RAEDLE AGENCE FRANCE-PRESSE Quinze raffinerie­s texanes représenta­nt 21% de la production américaine étaient fermées mercredi ou en voie de l’être. Elles sont situées notamment près de Houston et de Corpus Christi (photo).

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