Le Devoir

La Banque Nationale assure qu’elle n’a pas l’intention d’éliminer des services

Cela ne l’empêche pas d’investir davantage dans son offre numérique

- ROSS MAROWITS

La Banque Nationale ferme des succursale­s et supprime des emplois pour réduire ses coûts et financer sa transforma­tion numérique, mais elle n’éliminera pas de services comme d’autres institutio­ns financière­s l’ont fait, a assuré mercredi son chef de la direction.

«Nous n’avons pas cessé d’offrir des services bancaires ou de transactio­ns dans nos succursale­s, contrairem­ent à certaines de nos concurrent­es », a affirmé Louis Vachon lors d’une conférence téléphoniq­ue pour discuter des solides résultats de sa banque au troisième trimestre.

Le bénéfice net de la Nationale a progressé de 8,4 %, pour s’établir à 518 millions, soit 1,37 $ par action, soutenu par ses services aux particulie­rs et aux entreprise­s ainsi que par ses activités de gestion de patrimoine et son contrôle des coûts. Le secteur des services aux particulie­rs et aux entreprise­s a vu son résultat net bondir de 21%, à 240 millions, alors que le résultat des activités de gestion de patrimoine a été de 106 millions, en hausse de 31 %.

En excluant les éléments non récurrents, les profits ajustés ont atteint 524 millions, soit 1,39$ par action. Cela était supérieur de 6¢ au résultat ajusté de l’an dernier.

Louis Vachon faisait ses déclaratio­ns alors que la Banque Laurentien­ne annonçait mardi qu’elle cessera d’offrir certains types de services au comptoir, comme les dépôts par

«

Nous devons réduire les coûts du réseau physique afin de pouvoir réinvestir du côté du numérique, pour nous diriger où les clients veulent que nous allions Louis Vachon, chef de la direction de la Banque Nationale

chèque, d’ici la fin de 2018. Cette décision éliminera l’équivalent de 150 emplois à temps plein à la Laurentien­ne. Ces coupes viennent s’ajouter aux 300 suppressio­ns de postes déjà annoncées en septembre dernier, lorsque la banque a décidé de faire passer son nombre de succursale­s de 150 à 100.

D’autres institutio­ns financière­s canadienne­s, incluant la Banque de Montréal, la Banque Scotia, la Banque Toronto-Dominion, la Banque CIBC et les caisses Desjardins, restructur­ent leurs activités, en partie pour améliorer leurs activités numériques. La Banque Royale a indiqué cette semaine que la fermeture de 25 succursale­s, essentiell­ement dans des centres urbains à travers le Canada, aurait un impact minimal sur les clients puisque ses ressources seraient progressiv­ement redéployée­s vers ses ser vices numériques.

De son côté, la Banque Nationale a annoncé l’automne dernier son intention de supprimer 900 postes en 12 mois pour pouvoir investir davantage dans son offre numérique. Elle compte dorénavant 21 526 employés, tandis que sept succursale­s ont été éliminées et que la taille de certaines autres a été réduite. «Nous sommes très conscients d’être au beau milieu d’une transforma­tion massive, a indiqué M. Vachon aux analystes. Nous devons réduire les coûts du réseau physique afin de pouvoir réinvestir du côté du numérique, pour nous diriger où les clients veulent que nous allions. »

L’analyste John Aiken, de Barclays Capital, a noté que les activités nationales de la banque profitaien­t de son exposition à l’économie québécoise. «Nous nous attendons à ce que la performanc­e de sa plateforme de services bancaires au détail puisse être répétée à court terme», a écrit M. Aiken dans un rapport.

M. Vachon a lui-même souligné que son institutio­n était soutenue par la reprise de l’économie provincial­e, dont le taux de chômage a atteint un creux de 40 ans. Le taux d’emploi de la population en âge de travailler se trouve à un sommet historique et l’accessibil­ité du marché du logement limite l’endettemen­t.

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OLIVIER ZUIDA LE DEVOIR Le bénéfice net de la Banque Nationale au troisième trimestre a progressé de 8,4%, pour s’établir à 518 millions, soit 1,37$ par action.

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