Washington veut sanctionner les banques chinoises
Les sanctions de l’ONU ayant échoué jusqu’ici à freiner les ambitions nucléaires de la Corée du Nord, des voix s’élèvent à Washington pour un tour de vis unilatéral des ÉtatsUnis contre les entités étrangères qui font des affaires avec Pyongyang, au risque de tensions accrues avec la Chine.
Ouvert à l’option militaire, le président Trump va-t-il davantage prêter l’oreille à ceux qui, à Washington, lui conseillent de prendre des sanctions unilatérales, dites secondaires, contre des entreprises, établissements financiers ou personnes soupçonnés de commercer avec la Corée du Nord? Anthony Ruggiero, chercheur au sein du groupe de pression conservateur Foundation for Defense of Democracies, en est persuadé. Cet ancien haut fonctionnaire, expert en sanctions financières, se démarque de l’opinion communément répandue selon laquelle la politique nord-coréenne de Donald Trump ressemble à celle de ses prédécesseurs, les déclarations tonitruantes en plus. « Le gouvernement Trump a pris au moins six mesures distinctes, contre des sociétés, individus ou banques chinois », ce que Barack Obama ou même George W. Bush «rechignaient à faire», souligne-t-il. Le département américain du Trésor a ainsi adopté la semaine dernière de nouvelles sanctions en désignant dix entreprises et six personnes, Chinois et Russes, accusés d’apporter leur aide financière à Pyongyang. Et il a promis «d’accroître sa pression» en «visant ceux qui soutiennent le développement des programmes nucléaire et balistique ». Les sanctions visent en particulier des importateurs de charbon, dont la société chinoise Zhicheng.