Le Devoir

Lueur d’espoir pour les enfants allergique­s

L’hôpital Sainte-Justine lance un projet-pilote de désensibil­isation aux allergies alimentair­es

- LIA LÉVESQUE

Les parents qui ont à gérer la vie d’un enfant qui a des allergies alimentair­es peuvent voir une lumière au bout du tunnel. Un projet-pilote vient d’être lancé pour fournir aux enfants qui ont de graves allergies à plusieurs aliments un nouveau traitement oral.

Le ministre de la Santé et des Services sociaux, Gaétan Barrette, en a fait l’annonce jeudi au CHU Sainte-Justine, en compagnie du personnel, de gens de la fondation et de parents intéressés de près au dossier.

Il s’agira d’administre­r des doses progressiv­es d’allergène, par voie orale, pendant une période prolongée et sous surveillan­ce médicale. Le but est de désensibil­iser l’enfant à l’allergène ou d’accroître sa tolérance. Il pourra s’agir d’un sirop, d’une poudre, mais pas d’injection.

«On parle de 80% d’améliorati­on chez les gens qui ont des allergies sévères, multi-alimentair­es. Il y a une littératur­e qui tend à montrer qu’on peut s’approcher de 50% d’une combinaiso­n de guérison et d’une tolérance tellement grande que la personne vit une vie tout à fait normale. On parle ici d’une réintroduc­tion de ces aliments-là sans risque», a résumé le ministre Barrette.

Québec investit 782 145$ dans ce projet-pilote et la Fondation Sainte-Justine, 778 000 $.

À l’hôpital

Ce projet pourrait bien n’être qu’un début. «C’est un premier pas vers plus. Il est raisonnabl­e de penser qu’après les analyses qui seront faites sur la mise en applicatio­n de ça, la façon de diffuser l’informatio­n dans le réseau, nous allons nous diriger inévitable­ment vers un déploiemen­t sur tout le territoire de cette technique », a indiqué le ministre Barrette.

Pour le moment, les enfants devront se déplacer à l’hôpital Sainte-Justine pour y recevoir le traitement sous sur veillance médicale. Ils seront ensuite rigoureuse­ment suivis par la clinique spécialisé­e.

Cette clinique prévoit de traiter 225 patients la première année, puis 275 la deuxième année, puis 275 la dernière année du projet-pilote de trois ans.

Au Québec, 60 000 enfants sont affectés par des allergies alimentair­es. Dans certains cas, ces allergies peuvent provoquer la mort. Le tiers sont allergique­s à plus d’un aliment.

«J’étais allergique aux produits laitiers, aux oeufs, aux noix, aux arachides et au sésame. Et maintenant, grâce à l’immunothér­apie, je ne le suis plus», a raconté sur place Emma Vaillant, âgée de 16 ans.

« Depuis que je suis petite, c’est vraiment difficile: toutes les activités qui ont un lien avec la nourriture, donc les sorties au restaurant, les sorties, les camps, etc. Pour les voyages scolaires, j’amenais une glacière; ma mère m’avait préparé mes lunchs, mes repas pour toutes les heures. Je devais apporter mes petites lingettes pour nettoyer le micro-ondes, à l’école, pour être sûre qu’il n’y ait pas de contaminat­ion avec mon repas », a-t-elle relaté.

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