L’armée irakienne chasse le groupe EI de l’un de ses derniers bastions
« Tal Afar la résistante a rejoint Mossoul, la ville libre »
Les forces irakiennes, appuyées par une coalition internationale menée par les États-Unis, ont annoncé jeudi avoir reconquis Tal Afar et la totalité de la province septentrionale de Ninive, marquant une victoire clé contre le groupe djihadiste État islamique (EI).
Après ce revers, le groupe EI, qui s’était emparé de vastes territoires en Irak en 2014, ne tient plus qu’une ville au nord de Bagdad et trois localités du désert frontalier de la Syrie.
Au terme de 12 jours de combats, le premier ministre d’Irak, Haider al-Abadi, commandant en chef des forces armées, a annoncé que «Tal Afar la résistante a rejoint Mossoul, la ville libre, et a retrouvé sa place dans le territoire national ».
La reprise de Tal Afar, située entre Mossoul, la deuxième ville d’Irak dont le groupe EI a été chassé début juillet et la frontière avec la Syrie, indiquait la semaine dernière le général britannique Rupert Jones, commandant en second de la coalition, «met fin dans les faits à la présence militaire d’EI dans le nord de l’Irak».
La reconquête totale de la province de Ninive pourrait permettre à la coalition d’accentuer la pression sur le groupe EI en Syrie. À la reprise de Mossoul, la coalition avait déjà redéployé ses avions pour mener environ 270 frappes dans et autour de Raqqa, la «capitale» de l’EI.
«Djihadistes éreintés»
La reconquête de Mossoul, « le symbole du califat, qui représentait beaucoup pour les djihadistes », note un responsable militaire au sein de la coalition, avait sévèrement attaqué le moral des djihadistes.
Tal Afar, assure-t-il, n’était plus défendue que par «un ersatz de force résiduelle» de djihadistes «profondément déstabilisés et moralement éreintés ».
Après avoir reconquis en une semaine la ville de Tal Afar, peuplée avant l’entrée du groupe EI en 2014 de 200 000 habitants, les forces gouvernementales et paramilitaires irakiennes ont rencontré une forte résistance à Al-Ayadieh, à 15km au nord.
C’est là que s’étaient retranchés les derniers djihadistes qui, au lancement de la bataille le 20 août, étaient « entre 1000 et 1400», selon le brigadier général Croft. «Les forces irakiennes ont éliminé entre 600 et 700 combattants du groupe EI», affirme-t-il à l’AFP et «une centaine se seraient rendus».
La coalition a salué une « superbe victoire» avant de prévenir qu’il restait encore «un dangereux travail de nettoyage de tous les engins explosifs, ainsi que l’identification des combattants du groupe en fuite et l’élimination des derniers éléments de résistance djihadistes».
Après Tal Afar, restent encore quelques poches djihadistes en Irak, dont la reprise s’annonce moins aisée.