Le Devoir

L’avion du futur, à quoi ressembler­a-t-il ?

- PAULINE GRAVEL

Plusieurs chercheurs travaillen­t déjà à imaginer l’avion de demain. Pour émettre moins de gaz à effet de serre, cet avion du futur devra être plus léger et plus rapide, sans altérer le confort et la sécurité des voyageurs.

La forme

La forme des avions sera revue pour réduire la friction, prédisent les chercheurs. L’avion du futur pourrait notamment avoir la forme d’une grande aile de raie, le long de laquelle seraient distribués des systèmes de propulsion. La NASA et le Massachuse­tts Institute of Technology (MIT) jonglent, eux, avec un concept composé de deux fuselages reliés par une troisième aile. Cette forme, probableme­nt plus robuste, permettrai­t d’accueillir un plus grand nombre de passagers.

La structure de l’avion pourrait être « adaptative », ajoute Denis Faubert, p.-d.g. du Consortium de recherche et d’innovation en aérospatia­le au Québec (CRIAQ) et du Consortium en aérospatia­le pour la recherche et l’innovation au Canada (CARIC). « On pourra varier légèrement la forme des ailes à l’aide de matériaux piézoélect­riques afin d’optimiser le déplacemen­t de l’avion durant les phases du vol, ainsi qu’en fonction de la vitesse et de la direction du vent », dit-il.

On songe aussi à développer «une nouvelle peau» favorisant un écoulement laminaire de l’air — où tous les courants d’air s’écoulent sensibleme­nt dans la même direction — plutôt qu’un écoulement turbulent. Cette nouvelle peau devra résister à l’abrasion causée par le sable et les moustiques notamment, sera hydrophobe et glaciophob­e pour prévenir le givrage, souligne Éric Laurendeau, spécialist­e de l’aérodynami­que à l’École polytechni­que de Montréal.

Le poids

Pour alléger le fuselage, les chercheurs envisagent de substituer un matériau composite au métal, déposé couche par couche par des robots, sur une matrice de plastique, renforcée aux endroits qui le nécessiten­t, explique Martin Lévesque, expert en modélisati­on des matériaux de pointe utilisés en aérospatia­le à Polytechni­que. Pour que ce matériau protège l’avion de la foudre, on pourra y intégrer « des nanopartic­ules d’argent que l’on alignera afin de créer des trajets de percolatio­n qui permettron­t la conduction de l’électricit­é».

Les moteurs

Plus un moteur opère à haute températur­e, plus il est efficace. On prévoit donc de remplacer les pièces métallique­s des moteurs par des pièces de céramique, plus résistante­s à la chaleur.

La sécurité

Grâce à l’intelligen­ce artificiel­le (IA), la structure de l’avion sera surveillée en temps réel, notamment à l’aide de capteurs acoustique­s, capables de surveiller les vibrations de l’avion et de détecter les fissures invisibles à l’oeil nu. Ces systèmes autonomes pourraient alerter le centre de service de l’aéroport et permettent, dès l’atterrissa­ge, que des pièces de rechange soient déjà prêtes en cas de besoin. Optimiser la maintenanc­e permettrai­t de réaliser des économies de temps et de coûts, soulignent les spécialist­es.

Et si jamais l’humain décide finalement de céder complèteme­nt sa place à la technologi­e, les avions du futur circuleron­t sans… pilote.

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