Le Devoir

Hydro-Québec et la responsabi­lité sociale

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Lettre écrite en réaction au texte «Un énorme gâchis à Saint-Adolphe-d’Howard » publié le 31 août

Au cours des derniers mois, beaucoup de choses ont été dites sur les projets de ligne de transport d’électricit­é. Je comprends et je partage les préoccupat­ions exprimées à l’égard de la protection des paysages, elles sont légitimes. Il faut cependant reconnaîtr­e que la responsabi­lité sociale est une notion beaucoup plus large.

L’expression populaire dit qu’il y a deux côtés à une médaille. Un projet d’infrastruc­ture a autant de faces que le nombre de personnes touchées: chacun a son opinion, ses préoccupat­ions. Pour certains, les paysages sont prioritair­es, tandis que pour d’autres, les considérat­ions financière­s devraient primer. C’est un réel défi de trouver le point d’équilibre qui permet de limiter au maximum les impacts de ces projets en tenant compte des aspects économique­s, environnem­entaux et sociaux. Dans pareille situation, rappelons-nous que l’acceptabil­ité sociale ne veut pas dire l’unanimité sociale, mais plutôt de tendre vers le plus large consensus possible.

Chose certaine, il faut gérer de manière responsabl­e les coûts des projets de lignes destinées aux clients québécois puisqu’ils ont un impact sur les ta- rifs d’électricit­é. Enfouir quelques kilomètres dans une municipali­té affecte tous nos clients québécois, alors que le prix de l’électricit­é est une préoccupat­ion de première importance pour la majorité des Québécois. Il est important de rappeler que nous sommes prêts à enfouir des portions de lignes lorsque ce n’est pas plus coûteux ou lorsque les citoyens qui bénéficien­t de l’enfouissem­ent en assument les coûts selon le principe de l’utilisateu­r-payeur.

Je tiens aussi à préciser que nous ne construiso­ns pas de lignes aux ÉtatsUnis. Ce sont nos partenaire­s américains qui le font et qui payent les coûts d’enfouissem­ent. Hydro-Québec construit uniquement les lignes jusqu’à la frontière. Par ailleurs, les coûts de constructi­on des lignes dédiées à l’exportatio­n ne sont pas assumés par tous nos clients québécois, mais bien par les revenus des ventes à l’exportatio­n.

Il y a 55 ans cette semaine, le 30 août 1962, le principe de la nationalis­ation de l’électricit­é a été adopté et avec lui, l’idée d’un «pacte social» entre Hydro-Québec et la population qui fait allusion aux tarifs raisonnabl­es. Aujourd’hui, les tarifs d’Hydro-Québec sont les plus bas en Amérique du Nord. Nous entendons les maintenir ainsi tout en réalisant nos projets selon les principes du développem­ent durable, c’est-à-dire avec une vision à long terme qui prend en compte le caractère indissocia­ble des dimensions environnem­entale, sociale et économique. Éric Martel, président-directeur général d’Hydro-Québec

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