Le prix de l’essence bondit, marqué par les interrogations sur l’impact de l’ouragan Harvey
Le prix du litre d’essence à la pompe a augmenté jeudi soir à Montréal pour une deuxième fois en trois jours, ayant atteint tout près de 1,35$ pour du carburant ordinaire.
Lundi dernier, le prix généralement affiché sur l’île était de 1,16$. Le lendemain, il a augmenté à près de 1,27$. Le site Internet spécialisé Essencemontreal.com affiche un prix de 1,35$ dans différents quartiers de la ville, notamment dans Ahuntsic, dans Villeray, à SaintHenri, à Saint-Léonard et au centre-ville, pour un prix moyen de 1,34$ le litre vendredi.
Essencequebec.com rapporte pour sa part qu’ailleurs au Québec, les prix étaient jeudi soir beaucoup plus bas qu’à Montréal, en particulier dans certains secteurs de la Montérégie, dans Lanaudière et les Laurentides, en Outaouais et à l’est de Québec. En général, ils étaient inférieurs à 1,05$ dans ces régions jeudi, pour ensuite bondir vendredi à 1,24$ (prix moyen) à Québec et à 1,20$ en Estrie et dans l’Outaouais.
Il y a quelques jours, l’analyste Dan McTeague, du site spécialisé GasBuddy, disait s’attendre à une escalade des prix de l’essence au Canada dès cette semaine parce que les importantes inondations causées par le passage de l’ouragan Harvey avaient forcé plusieurs raffineries du Texas à interrompre leurs activités. M. McTeague a estimé que les stations-ser vice de marchés comme celui de Montréal pourraient profiter de la hausse des prix des grossistes pour faire grimper leurs prix afin d’augmenter leurs marges de profits.
Aux États-Unis
Le pétrole coté à New York a terminé en légère hausse vendredi à l’issue d’une semaine marquée par les interrogations sur l’impact de l’ouragan Harvey sur les puits d’extraction, raffineries et oléoducs de la côte texane. Le baril de «light sweet crude» (WTI) pour livraison en octobre, la référence américaine, a gagné 6¢US par rapport à la clôture de la veille, pour terminer à 47,29$US sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
«La principale préoccupation reste de savoir combien de temps les raffineries situées le long de la côte du golfe du Mexique vont être fermées, combien de temps la demande pour le pétrole brut va encore être affectée», a avancé Gene McGillian, de Tradition Energy. «On aura sûrement plus d’informations après le weekend », prolongé par un jour férié lundi, et les investisseurs ont limité leurs échanges vendredi, at-il indiqué.
«Le marché est en train de réestimer sa réaction initiale à la fermeture de nombreuses raffineries dans le sillage de Harvey », a aussi estimé Bart Melek, de TD Securities. «Il semblerait [qu’elles] ne soient pas autant endommagées qu’après l’ouragan Katrina, par exemple », a-t-il souligné.
Selon un relevé du Département américain de l’Énergie effectué vendredi matin, dix raffineries de la région étaient encore fermées. Mais quatre raffineries fonctionnaient partiellement au lieu de deux la veille.
Les investisseurs surveillent également la réouverture des ports de la côte et celles des oléoducs ayant dû ralentir leurs activités .
L’administration a aussi tenté d’intervenir «pour éviter les pénuries d’essence et tenter de calmer l’envolée des prix » en autorisant l’utilisation des réserves stratégiques de pétrole et en assouplissant temporairement les normes sur la composition du carburant, a indiqué Phil Flynn, de Price Futures Group.
Le gallon d’essence (3,8 litres) pour livraison en octobre échangé sur le marché newyorkais, qui avait bondi jeudi, se repliait vendredi de 1,8%, à 1,74 $US.