Premier pas vers l’aménagement d’un pôle culturel sur le Plateau-Mont-Royal
Le projet de pôle culturel sur le Plateau-Mont-Royal a franchi une première étape, 15 ans après que l’idée a été lancée. L’arrondissement a fait l’acquisition du terrain qui sert actuellement de stationnement au Centre de services communautaires du Monastère pour la somme de 2,9 millions de dollars en juillet dernier.
Ce terrain, situé sur la rue Berri en face de l’édicule de la station de métro Mont-Royal, pourrait accueillir le futur Centre culturel du Plateau-MontRoyal, qui abriterait notamment une nouvelle bibliothèque de quartier.
«L’achat du terrain déclenche ce très grand projet», a déclaré vendredi le maire de l’arrondissement, Luc Ferrandez, au Devoir.
La bibliothèque actuelle, située à un jet de pierre du lot, sur l’avenue Mont-Royal, ne suffit plus à la demande depuis des années. «Le lieu est trop petit, compte tenu des normes du ministère [de la Culture] », indique M. Ferrandez.
C’est également le cas de la Maison de la culture du Plateau-Mont-Royal, sise à la même adresse, qui compte à peine plus d’une centaine de places assises.
Stade embryonnaire
Le projet de pôle culturel, qui en plus de la construction d’un centre comprend le réaménagement de la place Gérald-Godin et la rénovation de l’édicule du métro Mont-Royal, en est seulement au stade de réflexion. La forme et la disposition des lieux restent à déterminer.
Il y a néanmoins « une grande possibilité» que le centre soit construit sur le lot acquis cet été, selon M. Ferrandez. Et il y a une «possibilité raisonnable» que la Maison de la culture demeure à son emplacement actuel, mais qu’elle soit agrandie.
L’arrondissement a d’ailleurs déposé une demande de soutien financier au Programme de rénovation, d’agrandissement et de construction de bibliothèques de la Ville de Montréal.
Aucun budget n’est encore déterminé, étant donné que le projet est à un stade embryonnaire. Le maire estime que l’ensemble des coûts pourrait atteindre 40 millions de dollars. «L’essentiel sera payé par la ville-centre », avance-t-il, soulignant le partenariat entre l’arrondissement et l’administration municipale dans ce dossier.
« En étant optimiste », le maire Ferrandez vise « fin 2019, début 2020 » pour entamer les travaux. Le résultat final sera ambitieux, promet-il. «On ne fait pas juste acheter un stationnement et mettre une bibliothèque dessus, en disant merci, bonsoir. Il y aura une vision d’ensemble. »
Les plus récentes discussions au sujet du pôle culturel, qui datent de 2013, prévoyaient aussi d’y abriter une Maison de la poésie. Cette idée est maintenue, indique le maire. «On a tout intérêt à accueillir ce projet, s’ils n’ont pas trouvé un autre emplacement depuis, parce que l’attente a été longue pour eux », concède-t-il.
«Une occasion en or»
L’achat du terrain est accueilli favorablement par Christian Dupuy, président sortant de l’organisme Plateau Arts et culture, qui demeure néanmoins sceptique. «Il n’est pas question d’échéancier. Ils peuvent très bien acheter le terrain avec l’intention d’y construire un centre culturel, puis changer d’idée», dit-il.
M. Dupuy, qui milite depuis des années pour l’aménagement d’un pôle culturel dans le secteur, souhaite notamment que le centre respecte les normes du développement durable et qu’il abrite la Maison de la poésie. «Il y aurait une occasion en or d’intégrer cette institution dans le projet», dit-il, rappelant que plusieurs poètes ont vécu dans le quartier.
Selon lui, le projet de pôle culturel est important, car il permettrait de rendre la culture plus accessible aux citoyens à faible revenu, qui n’ont pas les moyens de s’offrir des billets de spectacle, par exemple.