Le taux de chômage s’établit à 6,2 % en août
Ottawa – Le marché du travail canadien a affiché son neuvième mois de gains d’emploi consécutifs en août, ce qui constitue sa plus longue poussée depuis la crise financière d’il y a neuf ans.
Statistique Canada a révélé vendredi que la hausse, le mois dernier, de 22 200 emplois a permis de faire diminuer le taux de chômage de 0,1 point de pourcentage au Canada pour s’établir à 6,2%. Cela correspond au creux enregistré en octobre 2008 avant le ralentissement du marché du travail de 2008-2009.
Statistique Canada précise que la hausse de 110 400 personnes travaillant à temps partiel a été contrebalancée par la baisse de 88 100 personnes travaillant à temps plein. Les données d’août indiquent que le nombre d’employés salariés a reculé de 10 400, tandis que le nombre de personnes se décrivant comme travailleurs autonomes, incluant les employés non payés d’entreprises familiales, a augmenté de 32 700.
Pendant la période de 12 mois prenant fin en août, l’emploi a connu une hausse de 2,1% au pays, avec l’ajout de 374 000 emplois. De ceuxci, 213 400 étaient des emplois à temps plein.
Les données permettent de croire que l’économie a poursuivi sur sa lancée, après un début d’année plus vigoureux que prévu. «En fait, si l’on regarde les douze derniers mois, nous avons eu une création d’emplois remarquablement solide », a souligné Craig Alexander, économiste en chef du Conference Board du Canada. « L’économie canadienne montre qu’elle a un bon élan. »
Les données sur le marché du travail du mois dernier indiquent que les salaires ont grimpé de 1,8% par rapport à l’an dernier. Il s’agit de leur croissance la plus prononcée depuis octobre dernier.
L’Ontario a affiché le seul gain important parmi les provinces, alors que l’emploi a reculé en Nouvelle-Écosse. «L’Ontario a connu la meilleure performance au Canada le mois dernier avec un gain d’emploi de 31 100. Le taux de chômage ontarien a atteint 5,7% en août. La réduction
du nombre de chercheurs d’emploi (–5700), ajoutée à la croissance de l’emploi, a permis d’afficher ce score », a souligné Joëlle Noreau, économiste principale au Mouvement Desjardins.
Au Québec
Au Québec, l’emploi a peu varié, avec un recul de 6000 ou de 0,1 % en août. Le taux de chômage a augmenté de 0,3 point pour s’établir à 6,1 %, alimenté par la hausse de 4300 personnes se disant à la recherche d’un emploi. Depuis août 2016, l’emploi affiche une variation de 93 300 (+2,3%) au Québec et de 374 300 emplois pour l’ensemble du Canada (+2,1%), a ajouté l’Institut de la statistique du Québec.
Ces résultats «ne s’inscrivent pas dans la tendance positive observée depuis le début de l’année, a ajouté Joëlle Noreau. Toutefois, du côté des entreprises, l’optimisme semble plus grand au Québec qu’en Ontario s’il faut en croire le Baromètre des affaires de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante. Ainsi, les perspectives d’emploi demeurent positives du côté des PME québécoises, notamment. »
Les résultats des deux derniers mois au Québec témoignent de la difficulté de conserver la même cadence d’embauche que celle enregistrée depuis janvier 2017. «Le vieillissement de la population limite le potentiel de recrutement de la main-d’oeuvre. De plus, l’appréciation du dollar canadien et les résultats incertains de la renégociation de l’ALENA pourraient générer de l’inertie», a écrit l’économiste de Desjardins.